Le duo berlinois Los Pulpitos, Felipe Salmon (Dengue Dengue Dengue!) et Dirk Leyers (Closer Musik, Africaine808), présente Octopean Union, un EP de cinq titres paru le 13 novembre 2025 chez Crammed Discs. Un voyage bref mais dense, traversé de dub, de broken beat et d’une techno qui respire au large
Avec Octopean Union, Los Pulpitos cartographient une zone mouvante, quelque part entre le club berlinois, les traditions percussives d’ailleurs et une vision très plastique du rythme. Hypnotique, énergique, parfois méditatif, l’EP déroule cinq variations d’un même geste : tordre la matière, l’élargir, et laisser la musique se métamorphoser en cours de route…
Kurumbi, l’embrasement souterrain

Ouverture totale, Kurumbi se love dans une basse flottante, relie des couches de percussions qui se chevauchent comme des courants contraires, et installe d’emblée une transe souple. Rien d’agressif ici, plutôt une montée lente, presque cérémonielle, qui brouille la frontière entre dub et techno pulsée. Sawfish & Carettinae : deux pôles d’un même flux, Sawfish frappe plus sec, congas nerveuses, riffs acidifiés, tension qui grésille à la surface. Une mécanique en suspens, vivante, prête à s’emballer. À l’inverse, Carettinae préfère s’étirer dans des grooves syncopés, plus contemplatifs, comme un battement retenu. Deux pièces opposées mais complémentaires, qui montrent la capacité du duo à penser le rythme comme un organisme, jamais figé…
• À lire aussi sur Houz-Motik : Kirk Degiorgio élève le groove avec Elate
« Berlin duo Los Pulpitos … return with Octopean Union, a five-track journey through dub, broken beat, and techno. » – Crammed Discs
Cubozoa, précision baléarique

Avec Cubozoa, l’atmosphère s’éclaircit. Breakbeats aux accents baléariques, hi-hats scintillants, respiration ample, le morceau semble respirer la lumière. On y entend autant l’héritage dub que le goût pour les structures aérées et les textures finement ciselées. Loya, l’autre rive : le remix de Kurumbi par Loya ouvre encore un autre angle, rythmes de l’océan Indien, techno ambiante qui étire l’espace, un travail presque architectural sur la profondeur. Une relecture qui prolonge la dynamique exploratoire du duo tout en l’ancrant dans des circulations musicales plus larges, celles que Crammed Discs cultive depuis toujours. Compact mais généreux, Octopean Union semble dessiner des tentacules sonores qui s’étendent bien au-delà de ses cinq titres, une invitation à suivre le courant, où qu’il mène.



