De l’acid house au post‑rock ambiant, Pascal Gabriel alias Stubbleman invite à gravir le Mont Ventoux autrement : 1 h 46 min 43 s de modulation sonore, née du souffle du vélo et des battements du cœur
Avec 1:46:43 – The Ventoux Trilogy, Stubbleman signe une œuvre hybride, presque organique, un spectacle sonore modulé en temps réel par ses données de cycliste, traduisant la rudesse du Ventoux en textures hypnotiques. Sorti le 16 juin 2025, l’album assemble 18 pièces en trois mouvements, et offre des perspectives visuelles potentielles (scénographie immersive, performances en direct) pour explorer de nouveaux terrains artistiques à l’intersection du sport, de la nature et de la création électronique…
Montée initiale : Grandes étendues & premier souffle

Le voyage s’ouvre avec Once The Road, un morceau tellurique et étiré (7 min), traduisant l’élancement du départ, les horizons amples et la respiration qui s’ajuste. Les premières données cyclistes – pouls et cadence – façonnent ce paysage sonore, où l’expérience corporelle se fait mélodie. In The Company Of Oaks entre dans le ventre boisé de l’ascension : un univers dense, ombragé, où chaque pédalage devient combat ; « chaque souffle se fait plus lourd… la solitude s’installe ». Le synthé et les enregistrements ambient créent un effet « cathédrale naturelle », à la fois intime et majestueux.
« Un voyage en solitaire sur la montagne, transformé en harmonies modulaires — une ode à l’endurance humaine et à la beauté sauvage . »
Épreuve & vanité

The Vanity Of Human Wishes, sorti fin avril, illustre la portion la plus exigeante : les arbres disparaissent, ne reste qu’un mur de goudron et la lutte intérieure. Le texte de l’artiste évoque « une question existentielle… Pourquoi suis‑je là ? ». La musique, réduite à ses éléments crus, renforce cette extrême épure. Les derniers mouvements, encore inédits mais attendus, semblent préparer l’ascension finale, là où le souffle reprend, les paysages s’élargissent : condensation de field recordings, nappes lumineuses, textures aériennes. Une conclusion méditative, comme suspendue au‑dessus du Ventoux.
Expérience physique, paysage et synthèse créative : l’artiste propose une performance contemplative — une ascension musicale ambient comme terrain d’égarement et de révélation. Accessible pour les auditeurs novices, tout en conservant les codes de rigueur et de sophistication pour les puristes de la musique modulaire.