LP Inland See

Inland See de Bitchin Bajas, les silences habités

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Enregistré live dans les murs d’Electrical Audio, Inland See est un disque qui respire l’espace. Bitchin Bajas, trio de Chicago, poursuit son exploration ambient avec une densité nouvelle : synthés translucides, saxophone improvisé, et surtout, le silence comme matière première

Quatre morceaux, un flux continu qui tord le temps : Inland See, de Bitchin Bajas, est un lac intérieur où l’on s’immerge. Successeur de Bajascillators (2022), ce disque ajoute une présence physique rare, captée en direct, sans artifices de reverb. Entre électronique et organique, c’est une invitation à écouter autrement, au plus près des micro-vibrations…

Architecture sonore : capturer la pièce

photo Bitchin Bajas
Bitchin Bajas DR

Le choix d’un enregistrement live, “sans reverb rajoutée après coup”, donne une profondeur immédiate. On ressent la chaleur des amplis, la respiration des musiciens, la géographie du studio. Le disque devient un espace habité, plus qu’une simple suite de sons. Quatre pièces, une traversée : l’album s’ouvre avec une soudaineté sauvage, comme un paysage qui se dévoile d’un coup. Chaque titre se déploie comme un micro-univers : flux de synthés, improvisations de saxophone, structures mouvantes qui échappent aux schémas prévisibles.

« The stuff that fills this Inland See holds you up powerfully, as if you’re floating, saltwater or helium-wise — effervescent, effortless, elemental. » — Drag City

Entre éphémère et densité

Photo Bitchin Bajas
Bitchin Bajas DR

La matière sonore oscille entre transparence et densité. Chaque silence, loin d’être vide, agit comme une chambre d’écho. Les textures s’imbriquent, parfois mercuriales, parfois stables, laissant l’auditeur suspendu entre contrôle et abandon. Écrit en partie sur la route, Inland See garde la trace de ces impressions fugitives. Le disque est moins narratif qu’évocateur : une atmosphère, un état, une ouverture. Ce n’est pas une musique qui impose, mais une musique qui révèle — en nous, des lacs encore inconnus. Un disque à apprivoiser lentement, comme on explore un rivage intérieur. Inland See confirme Bitchin Bajas comme sculpteurs de temps, d’air et de silences.

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