Le producteur grec T.Markakis rejoint le label new-yorkais Vibe Me To The Moon avec un deux-titres dont les nuances racontent plus qu’un simple exercice de style ; un maxi discret mais habité, prêt à voyager entre clubs, cabines de radio et écoutes solitaires
Avec Little Prince et Starlight, T.Markakis propose deux pièces complémentaires : une face A qui explore une profondeur émotionnelle rare dans la deep house, chaleureuse, tissée de grooves profonds et de textures sensibles. Une face B plus aérienne, presque jazz dans sa souplesse, une parenthèse plus cosmique, aux allures de respiration nocturne. L’artiste, qui a façonné son univers entre la Grèce et Munich, s’inscrit ici dans la ligne d’un label américain attaché à une house sincère, authentique. Un disque court, mais qui ouvre la porte à une écoute plus attentive, comme à une circulation naturelle dans les sets des DJ…
Munich, Athènes, New York : un producteur en orbite

Tasos Markakis est né en 1986 en Grèce, mais c’est à Munich qu’il a passé une grande partie de son adolescence. Le paysage sonore de la ville, ses clubs, son héritage électronique et son attention aux détails, a nourri son rapport à la musique. De retour en Grèce, il développe une signature mêlant house, soulful, deep et touches jazzy, portée par plus de vingt ans d’activité derrière les platines et en studio. Au fil du temps, il s’impose comme l’une des figures les plus identifiables de la scène house grecque, multipliant les sorties sur des labels de référence comme Defected, King Street ou Glasgow Underground. Sa rencontre avec Vibe Me To The Moon tombe sous le sens : une structure américaine tournée vers une house chaleureuse, expressive, débarrassée des modes.
Little Prince : un morceau comme une confidence. Le cœur du maxi repose sur Little Prince, un titre dont l’inspiration est directement liée à la vie intime de l’artiste. Il l’a composé pour son fils de sept ans, une présence lumineuse mais traversée de difficultés, qui donne à la track une portée émotionnelle particulière. Le label décrit une pièce “profonde et chaleureuse”, construite autour de synthés ondulants, de couches harmoniques doucement superposées et de petites voix d’enfants enregistrées en arrière-plan. Loin de tout effet appuyé, le morceau fonctionne comme un espace intérieur, la basse avance en douceur, les accords sont de petites vagues, les voix n’apparaissent que comme des traces, des mouvements furtifs. C’est un titre pensé pour les DJ qui aiment faire respirer leur set, mais aussi pour celles et ceux qui cherchent une forme de tendresse.
« With over two decades in the industry, T.Markakis is a DJ/producer on the rise, captivating audiences worldwide with his studio creations and performances ». – Vibe Me To The Moon
Starlight : la dérive tranquille d’un soir d’été

Face B du maxi : Starlight explore un autre versant du travail de T.Markakis. Le rythme s’allège, légèrement brisé, comme si le morceau avançait par suspension. Les nappes jazzy se déploient en spirale, une voix sans mots flotte au-dessus du mix, et une guitare discrète dessine des passages presque funk. C’est un morceau qui respire l’extérieur : un toit en fin d’après-midi, une nuit qui s’installe sans urgence, une ambiance de club qui dérive vers quelque chose de plus intime. Là où Little Prince s’ancre dans le sol, Starlight hausse le menton vers le ciel.
• À lire aussi sur Houz-Motik : Rhano Burrell s’est éteint
Un disque qui suit sa propre trajectoire : la sortie du maxi chez Vibe Me To The Moon confirme la place singulière de T.Markakis dans la scène deep, un producteur pour qui la house reste un langage de sensations et de nuances, capable d’introduire une part de biographie sans jamais perdre la finesse musicale. Little Prince / Starlight ne cherche pas à impressionner par la forme ; il avance plutôt par vibrations discrètes, par jeux de lumière, par cet équilibre fragile entre le club et l’intime. Une petite orbite sonore, dessinée avec sincérité, qui pourrait bien tourner longtemps dans les playlists des curieux comme dans celles des puristes.


