LP toso toso

Quand l’improvisation devient pop : le premier album de toso toso souffle l’étrange et l’inouï

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À New York, une formation surgit, à la fois libre et méthodique. toso toso, quatre musiciens, quatre sensibilités, invente un territoire où l’improvisation devient forme, où la pop respire le désordre et la douceur. Leur premier album éponyme paraît le 7 novembre 2025 chez Leaving Records : sept morceaux denses, tendres et furieux, traversés de contrastes et d’instincts partagés

Formé en 2020, le collectif Toso Toso réunit Kabir Adhiya-Kumar (batterie, design sonore), Rahul Carlberg (synthés, claviers), Celia Hill (guitare, électronique) et Isabel Crespo Pardo (voix, textes). Leur méthode : une idée passe de main en main, se tord, se déforme, se réinvente. De cette circulation naît une musique mouvante, à la fois fracturée et fluide. Deux titres en donnent la mesure, lluvia de meteoritos et corre que corre : l’un céleste et suspendu, l’autre tellurique et débordant. Ensemble, ils dessinent le spectre d’une avant-pop qui se déploie comme un champ magnétique…

Naissance d’un collectif, pacte d’improvisation

Photo toso toso
toso toso DR

Dans le brouhaha new-yorkais, toso toso se construit en marge, porté par une confiance rare. Aucun leader, aucune hiérarchie : chaque morceau part d’une impulsion, d’un rythme, d’une ligne, que le groupe sculpte jusqu’à l’évidence. C’est une écriture de studio, mais aussi une manière d’être ensemble. Leur point commun ? l’improvisation, celle qui ne s’improvise pas vraiment, mais s’apprend à force d’écoute. L’amitié comme méthode, la tension comme souffle. Entre chaos et forme : la ligne fragile du disque : l’album avance sur une corde raide. D’un côté, le désordre : une batterie qui s’emballe, des nappes synthétiques qui s’entrechoquent ; de l’autre, la rigueur : un motif récurrent, un accord qui revient, comme un phare. Les textures s’épaississent, s’effritent, se recomposent ; la transformation devient moteur, presque matière vivante.

« The album delivers an exploratory vision of avant-pop, where free improvisation meets intricate form. » – HHV.de

Les mots comme matière, la texture comme récit

Photo toso toso
toso toso DR

La voix d’Isabel Crespo Pardo trace un fil entre le terrestre et le cosmique. Dans lluvia de meteoritos, elle chante : « y me encandila / quedo tan cansado / qué hacer con el pasado / caigo como lluvia de meteoritos en la madrugada ». Une fatigue douce, un vertige, celui du souvenir qui tombe du ciel. La langue glisse entre poésie et incantation. Dans toso toso, la texture devient récit : les sons racontent ce que les mots effleurent. Chaque morceau semble s’écrire en direct, dans une tension entre la fulgurance et le contrôle.

Pourquoi il faut l’écouter ? Parce que toso toso invente une forme d’équilibre inédite : l’avant-pop, ni hermétique ni complaisante. Parce que Leaving Records, label aventureux (Julia Holter, Sam Gendel), sait reconnaître les disques qui déplacent les lignes. Et surtout, parce que cette musique ose le mélange entre pudeur et déflagration. Ici, la douceur n’exclut pas la brutalité, l’expérimental s’offre au partage. Le 7 novembre, toso toso déposera sur nos platines un album de traversée, de vertiges et de lueurs. Rien n’y est figé, tout y devient. Une pluie de météorites sonores, tombée juste entre la tendresse et le chaos.

 

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