Longtemps introuvable, le livre de l’artiste Peter Beard fait son retour en Mai 2020
Unique en son genre, l’univers de Peter Beard (1938-2020) témoigne de la destruction de la nature par l’homme. Publiée en 2006 par TASCHEN, le premier tirage de l’édition originale est épuisé en quelques semaines. Le livre qui définit son œuvre, en deux volumes et signé par l’artiste, devient alors un objet de collection recherché. Il photographie des mannequins de renommée mondiale nourrissant des girafes, sous le soleil kényan, devant des cadavres d’éléphants… Longtemps introuvable, l’œuvre est enfin disponible, en un seul volume grand format !
La vie d’un artiste magnifiée
Certaines personnes font de leur vie une œuvre d’art, c’est son cas ! Photographe et auteur, artiste et militant écologique. Entamés dans sa jeunesse, ses journaux intimes illustrés le propulse dans le monde de l’art international. Perpétuellement en création, l’artiste photographie, écrit, dessine, fait des collages pour assembler un panorama des expériences qui jalonnent sa vie.
Diplômé de l’Université de Yale, il nourrit un intérêt profond pour l’Afrique. Au cours des années 1960 et 1970, il travaille dans les parcs nationaux du Tsavo, des Aberdares, et du Lac Rudolf, au nord du Kenya. Il s’y lie d’amitié avec l’auteur Isak Dinesen, aka Karen Blixen, qui publia notamment La Ferme africaine (1937), roman autobiographique adapté au cinéma par Sydney Pollack sous le titre Out of Africa (1985). Peter Beard achète 20 hectares à côté de la ferme de l’écrivaine, avec la volonté de filmer et d’écrire sur la terre, sa flore et sa faune. Il assiste alors aux prémices de l’explosion démographique qui mit en péril les ressources limitées du pays, et perturba la vie de la faune, notamment celle des éléphants du Tsavo, décimés par la famine.
Parcours atypique, témoignage essentiel
Si l’homme a collaboré avec Francis Bacon et Salvador Dalí, écrit des journaux intimes avec Andy Warhol et est parti en tournée avec Truman Capote, Terry Southern et les Rolling Stones – des moments notamment abordés dans le film de Göran Olsson, That Summer (2017) – l’artiste témoigne en publiant des recueils uniques et parfois choquants, comme dans The End of the Game.
Des cadavres non recouverts, des faits sont relatés avec précision, parfois tapés à la machine, le plus souvent rédigés à la main. Ses clichés sont des toiles de fond sur lesquelles il superpose des éléments (feuilles de liaison, tickets, billets, cartes postales, coupures de presse) qu’il orne de son écriture, méticuleuse et décorative, et souvent de sang animal, comme pigment…
Peter Beard (& Nejma Beard)
Relié, 25,8 x 37,4 cm, 5,30 kg, 770 pages
TASCHEN, € 100