Avec Equus Asinus, premier volet d’un diptyque annoncé, Men I Trust signe un album vaporeux, fidèle à son indie pop feutrée mais non sans surprises
Sorti en mars 2025, Equus Asinus s’inscrit dans la continuité douce et introspective du groupe québécois Men I Trust. Sans révolutionner sa palette, la formation introduit de fines variations et esquisse un virage plus instrumental, annonçant une exploration plus vaste avec le second volet, Equus Caballus. Un album à la fois familier et intrigant, qui ravira les amateurs de textures sonores subtiles et de rêveries mélodiques…
Equus Asinus, douce promesse avant la suite

Men I Trust ouvre un nouveau chapitre avec Equus Asinus, premier acte d’un diptyque dont la suite, Equus Caballus, est attendue dans l’année. Fidèle à son approche Indie DIY et à son esthétique éthérée, la formation montréalaise composée de Jessy, Dragos et Emma, livre un album qui respire la lenteur, l’apaisement et une forme de contemplation sonore presque tactile. L’intro instrumentale I Come With Mud donne le ton : ici, on prend le temps. L’album se déploie avec une cohérence saisissante. All My Candles ou encore The Landkeeper tissent des atmosphères ouatées portées par la voix toujours aussi fluide d’Emma Proulx. Moon 2, morceau instrumental, évoque des paysages lunaires mouvants, preuve que le trio maîtrise parfaitement l’art de suggérer sans dire.
Quelques audaces discrètes parsèment le disque. Girl (2025) surprend par un duo vocal aux accents gainsbouriens, tandis que What Matters Most flirte avec le jazz à travers des lignes de piano élégantes. Ce sont de petites digressions, jamais trop loin de la ligne claire du groupe, mais suffisantes pour éveiller l’oreille. Si certains critiques pointent un manque de renouvellement, Men I Trust semble au contraire revendiquer une fidélité à ses fondamentaux, tout en ouvrant des portes vers d’autres nuances. Equus Asinus apparaît ainsi comme une transition douce, une promesse susurrée : celle d’un second volume qui viendra, peut-être, bousculer davantage les codes.