LP Qué largo es el verano

L’été qui ne finit jamais, de Linda Mirada

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Douze ans de silence, puis un retour en pleine lumière. Avec Qué largo es el verano, Linda Mirada, alias Ana Naranjo, reprend la parole musicale et propose un album solaire, à la fois intime et hédoniste, porté par des échos italo-disco et une élégance méditerranéenne

Ce troisième album, publié sur Lovemonk, navigue entre mélancolie douce et pulsations baléariques. Les sept morceaux, façonnés avec Daniel Collás, Darshan Jesrani et Bart Davenport, réinventent une pop européenne raffinée, sensible, jamais prisonnière de la nostalgie. Plus qu’un simple retour, c’est une affirmation d’identité musicale, qui ouvre un nouvel espace dans la cartographie des musiques pop actuelles…

Revenir sans se répéter

Photo Linda Mirada
Linda Mirada DR

En 2009, Linda Mirada s’imposait avec China es otra cultura puis confirmait, trois ans plus tard, avec Con mi tiempo y el progreso. Entre les deux, des remixes signés Nite Jewel, Part Time ou encore Secret Circuit avaient consolidé son aura discrète mais internationale. Puis, le silence : une absence longue, presque définitive, rompue seulement par un titre en 2013 pour une bande originale. Cette pause de douze ans trouve aujourd’hui son contrepoint : Qué largo es el verano. Des chansons comme des confidences : de Bajo un mismo techo aux ombres sentimentales de Obstáculo, des illusions amoureuses de Siempre à l’ironie légère de Si la brisa es buena, Linda Mirada déroule des récits de l’intime, parfois acérés, parfois rêveurs. L’écriture, directe, capte les blessures du quotidien, les attachements contrariés et les petits vertiges de la mémoire.

« En plus de ma maturité personnelle, j’étudie également la musique depuis quelques années et je pense que, d’une manière ou d’une autre, tout cela se ressent dans l’album. » – Linda Mirada

Un héritage transformé

Photo Linda Mirada
Linda Mirada DR

Le disque respire les années 80 du sud de l’Europe, ses teintes italo-disco, ses claviers candides, ses guitares en suspension. Mais loin de recycler les codes, Linda Mirada les revisite avec sobriété. On croise des rythmes de house élégante, des nappes électro-pop scintillantes, et même une touche de funk spectral (Morena del Apóstol, avec North Satellite). Le travail de production de Collás, Jesrani et Davenport souligne cette alchimie : chaque son respire, chaque arrangement porte l’équilibre entre chaleur et fragilité. Un territoire singulier ? Lovemonk, label madrilène au slogan solaire Discos Buenos, accompagne ce retour comme une évidence.

L’album s’inscrit dans une lignée baléarique sensible, où la pop se fait espace quotidien, simple et sophistiqué à la fois. Dans ses paroles, Linda Mirada glisse aussi une mise en abyme, comme dans Autoficción, où elle joue des allers-retours entre mémoire et invention, révélant ce qui reste d’une époque et ce qui se réinvente au présent. Linda Mirada signe un retour lumineux, qui dépasse le simple effet de retrouvailles. C’est un disque pour prolonger les beaux jours, mais aussi pour accueillir la mélancolie qui s’y cache – une œuvre qui donne envie de croire que, parfois, l’attente vaut la peine.

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