Deuxième étape de la trilogie In Search Of, l’EP Music Not Numbers (Burnin Music, 10 octobre 2025) condense la vision d’un producteur franco-londonien qui place le groove au-dessus des calculs
Quatre morceaux, entre héritage house et refus des logiques numériques, pour réaffirmer que la danse reste une affaire de chair, de souffle et de joie. Avec Music Not Numbers, Pegasvs oppose à la froideur des métriques une chaleur euphorique, puisée dans la tradition deep-house et dans une pulsation généreuse. Une résistance en forme de fête, tournée vers le dancefloor comme vers une communauté plus vaste, qui s’écrit au présent mais avec la mémoire des clubs passés. Le triptyque In Search Of poursuit sa route, et ce deuxième volet confirme l’ambition d’un projet qui regarde plus loin que les chiffres…
Groove contre chiffres

L’ambition est claire dès le titre : Music Not Numbers. En pleine ère de l’optimisation par l’algorithme, Pegasvs refuse de réduire sa création à une courbe de streaming. La house qu’il propose n’est pas pensée pour “plaire” aux plateformes, mais pour s’incarner dans le corps des danseurs. Ici, chaque ligne de basse fonctionne comme une invitation, chaque accord comme un refus du calcul. Héritage soulful : les références sautent aux oreilles, MCDE, Dam Swindle, Kerri Chandler. Loin de la copie, Pegasvs s’inscrit dans une lignée, celle d’une house qui garde sa dimension humaine et collective. Les accords vintage, les rythmiques souples et les textures enveloppantes redonnent à la fête un visage chaleureux. Groove Theory et Trapped In Love ouvrent un espace de communion, où la répétition se fait incantation.
“In a world obsessed with streams and numbers, the only thing that matters to me is the groove.” — Pegasvs
Un label qui cultive la chaleur

Le disque s’ancre sur un label (Burnin Music) qui défend une vision artisanale de la house : conviviale, exigeante, festive. Ce deuxième volet de la trilogie In Search Of témoigne d’une volonté de prolonger ce sillon, d’approfondir la quête d’une musique instinctive et généreuse. Un travail à contre-courant, qui résonne d’autant plus fort aujourd’hui. La flûte hypnotique de The Flute Song ferme le disque sur une note d’ouverture, comme un passage vers un troisième chapitre à venir. Tout indique que la trilogie se veut plus qu’un exercice conceptuel pour une musique libre. Pegasvs y trace une route personnelle, mais qui croise les attentes d’une communauté avide de sons vrais, d’énergies partagées, de danse affranchie. Entre fidélité aux racines house et ouverture festive, cet EP redonne à la danse sa valeur essentielle — celle d’un moment partagé, fragile et vibrant.