Le plus discret du duo Daft Punk pourrait sortir de l’ombre. Après l’explosion médiatique autour de Thomas Bangalter et de ses incursions post-band, voilà que le patron du label Because Music lâche une phrase qui fait vibrer la planète électro : « Guy-Man fait son album. » ; une déclaration brève, lourde de sens et de questions
Une rumeur se fait plus sérieuse : Guy-Manuel, l’alchimiste silencieux de Daft Punk, serait en train de travailler à un projet solo. Il n’y a pas encore d’annonce officielle de sa part. Mais quand Emmanuel de Buretel, l’un des hommes-clés du paysage électro français, évoque l’album, on y voit comme un premier pas vers un nouveau chapitre. Le club des fans retient son souffle et imagine ce qui pourrait émerger. Une ouverture vers un solo, mais aussi vers un nouvel esthétique ? Un tempo plus sobre ou radicalement détourné ?
Le retour de l’ombre

Depuis la séparation de Daft Punk en 2021, soit quatre ans après la fin du tandem, Guy-Manuel est resté essentiellement invisible. Hormis une collaboration avec Travis Scott en 2023 pour Modern Jam, on parle peu et on projette beaucoup, selon lui, la création passe avant la communication. À l’inverse, Thomas Bangalter a commencé à se réaffirmer sur scène et en studio. La surprise vient du silence rompu non par l’artiste lui-même, mais par un proche du milieu. Emmanuel de Buretel, fondateur de Because Music, qui a affirmé à la radio française : « Guy-Man fait son album. ». Cela ne constitue pas une annonce officielle signée par l’intéressé, mais l’ombre d’un projet sérieux plane. Pourquoi c’est excitant ? Le mystère qui entoure Guy-Manuel ajoute à l’anticipation.
Pendant toute la carrière de Daft Punk, la voix était rare, l’image contrôlée, le silence cultivé. Ce nouvel album pourrait offrir un vis-à-vis inédit : la musique d’un artiste hors duo, débarrassée du masque de l’autre moitié. Il y a aussi la possibilité d’un virage stylistique : plus électronique brute, plus minimal, ou au contraire une ouverture plus pop ou expérimentale. Le fait qu’il reste tant à découvrir accroît la fascination. Le fidèle-lecteur, spectateur des aventures house/french-touch, se demande, que va-t-il faire maintenant ? Et puis, le retour actif sur la scène électro française (via les rééditions, les hommages, les événements) crée un contexte propice à un tel lancement. Le public est en attente, les attentes sont lourdes. L’ombre d’un album solo fait vibrer autant que l’annonce d’un retour complet.
« Guy-Man fait son album » — Emmanuel de Buretel, fondateur de Because Music (We Rave You) / “Looking at robots is not like looking at an idol. It’s not a human being, so it’s more like a mirror.” — Guy-Manuel de Homem-Christo
Eléments tangibles… et zones floues

Les seuls faits établis tiennent en peu de choses : Emmanuel de Buretel a confirmé sur France Inter que « Guy-Man fait son album », et plusieurs médias relaient l’information avec prudence. On sait aussi que Guy-Manuel, fidèle à son tempérament discret, œuvre souvent en retrait, loin des projecteurs. Pour le reste, tout demeure incertain. Ni titre, ni date, ni format, ni même pseudonyme ne sont connus. Aucune prise de parole de l’artiste, aucune piste sur la direction musicale. Si l’on en croit sa trajectoire, on peut imaginer un disque plus intériorisé que spectaculaire ; une continuité de sa réserve créative.
Qu’est-ce que cela pourrait signifier pour l’électro et pour les fans ? Ce projet solo marque un tournant potentiel pour la scène électro. Le nom Daft Punk évoque toute une époque : la french-touch, les bouleversements dance/electro, la globalisation du clubbing. Un album solo de Guy-Manuel aurait cette valeur symbolique d’un passage de témoin, d’une ouverture vers l’après, et pourrait influencer la direction artistique de nombreux producteurs. Pour les fans, c’est une promesse aussi, la possibilité d’entendre ce que le « masque » retire, ou révèle. On pourrait découvrir une palette plus intime, plus lumineuse, plus obscure, ou tout à la fois… C’est le moment de creuser, de rêver, mais aussi d’être vigilants, les attentes sont hautes, le silence longtemps entretenu produit autant de fantasmes que de potentiels.



