La Chica Belleville présente OASIS, son premier EP. De cet univers parallèle et féerique, elle puise ses inspirations et analyse ses expériences. Nous l’avons rencontré le temps d’un café, elle est arrivé avec un exemplaire d’Harry Potter sous le bras, la magie est au coeur de son travail
La Chica Belleville tire son nom de sa propre histoire. Musicienne franco-vénézuélienne, elle grandit dans ce quartier de l’Est parisien, ajoutant au métissage culturel de Belleville ses racines caribéennes. Son parcours musical est une route enrichissante, elle travaille avec Zap Mama, Mayra Andrade, Pauline Croze ou encore Yael Naim (en tant que membre des charismatiques 3somesisters). Ces collaborations lui font emprunter des chemins qu’elle n’aurait probablement jamais pris seule. Cet état de “constante découverte” éclaire son propre discours, jusqu’au moment où elle ressent le besoin de s’exprimer seule. Son but ? “être la plus sincère possible”.
“Tout est venu de l’envie de réaliser une musique qui me ressemble”
Interview
LCB : oui, d’ailleurs ces deux chansons finissent par une phrase que je répète en boucle à la fin. Sur Be Able je dis : “on ne peut commencer à être soi que lorsque l’on se lève pour faire, ou être.” La quatrième, El Angel, est une chanson d’espoir qui parle d’un avortement. Chacun peut l’interpréter comme il l’entend. Dans la chanson je m’adresse avec de l’espoir à cette entité perdue. Et le dernier morceau, Vale La Pena, c’est une question que je vais poser à l’autre : “ne penses-tu pas que cela vaut la peine en fait?”. C’est de loin la chanson la plus positive que je n’ai jamais écrite… (rires) Il y a ce conflit interne, ces blocages et tout un tas de choses que j’aimerais faire ou dire, mais sans y arriver. Alors je m’invente des stratégies et je dois paraître un peu rigide car en face l’autre ne s’en rend pas compte, alors qu’il y a tant de choses que je souhaite dire. Je le fais en disant ce qui me passe par la tête à ce moment là, en écrivant sur la contradiction entre mon physique mes gestes et mon mental. La question qui est posée c’est : “qu’en penses-tu de ce que tu ne dis pas et qui en vaut la peine ?”. Sauf que je ne le dis pas mais que je le pense très fort, comme si les idées pouvaient sauter directement dans le cerveau de l’autre, et que tout soit réglé.