La Chica présente OASIS, son premier EP. De cet univers parallèle et féerique, elle puise ses inspirations et analyse ses expériences. Nous l’avons rencontré le temps d’un café, elle est arrivé avec un exemplaire de Harry Potter sous le bras, la magie est au coeur de son travail
Musicienne franco-vénézuélienne, La Chica grandit dans un quartier de l’Est parisien, ajoutant ainsi au métissage culturel de Belleville ses racines caribéennes. Son parcours musical est une route enrichissante et fleurie. Elle travaille avec Zap Mama, Mayra Andrade, Pauline Croze ou encore Yael Naim (en tant que membre des charismatiques 3somesisters). Ces collaborations lui font emprunter des chemins qu’elle n’aurait probablement jamais pris seule. Cet état de constante découverte éclaire son propre discours, jusqu’au moment où elle ressent le besoin de s’exprimer seule. Son but ? “être la plus sincère possible”, et cela s’entend dans OASIS.
La Chica, son histoire
La Chica Belleville est un mélange entre la France et le Venezuela. Son héritage traditionnel côtoie ses influences modernes. Ses paroisses musicales hébergent la musique caribéenne, le folklore du Venezuela et la salsa, mais aussi la pop anglo-saxonne, dont un amour indéfectible pour les Beatles et Radiohead…
Tout est venu de l’envie de réaliser une musique qui me ressemble
Au cœur de son Oasis se mêlent pensées abstraites, introspections poétiques, frissons et émotions, et quand elle commence à écrire elle est loin d’imaginer la sortie d’un disque. Férue de collages, La Chica joue avec les textures sonores, elle sample, elle s’auto-sample même, puis ajoute sa voix, en Espagnol. Toute la base de sa recette est élaborée chez elle avant d’aller faire une mise en espace en studio avec un ingénieur du son, et le moins que l’on puisse dire est que cet EP de cinq titres est très beau et très envoûtant. La magie y est évidemment pour quelque chose, puisqu’elle s’invite même jusque dans la conception des vidéos, mais les moments les plus magiques sont probablement sur scène, allez l’écouter !
La Chica, interview
Cyprien.Rose. Comment s’est déroulée la conception du clip pour Oasis ?
La.Chica. J’avais une idée de départ qui était de réussir à mettre en images ce qui pourrait se passer dans la tête de quelqu’un quand on le regarde. Lorsque l’on est face à une personne avec qui l’on discute, il ne se passe rien d’autre que la discussion…
C.R. Hum ça dépend, moi je vois plein de choses autour
L.C. (rires) Moi aussi, mais pas tout le monde.
C.R. Évidemment non, pas tout le monde, « the lucky ones » comme pourrait le dire Grace Jones (rires)
L.C. (rires) en fait, pour ceux qui ne voient rien il s’agit d’une petite mise en images de ce à quoi cela pourrait ressembler
C.R. Et ça traduit assez bien ce que tu imaginais ?
L.C. Oui complètement, j’ai beaucoup de chance d’avoir rencontré Marion Castera et Kelzang Ravach, deux personnes très douées dont j’aime beaucoup l’univers, et qui ont très bien su retranscrire tout ce que je pouvais avoir en tête pour mes deux premiers clips. Un ami m’a montré un de leurs clips d’animation, en me disant “je pense que cela va te plaire”. Cela faisait un moment que je cherchais des gens inspirants pour mettre des images sur ma musique, et là ça fonctionne !
C.R. Qu’est-ce qui t’a séduit dans le format du EP ?
L.C. Ce que je trouve pas mal dans le EP ou dans un petit format en général, c’est que c’est moins long à réaliser. C’est plus cohérent dans l’ensemble et ça reste le mood du moment, c’est ça qui me plait.
C.R. La question que l’on doit souvent poser à un artiste après son premier EP : une envie d’album ?
L.C. Faire un album oui pourquoi pas, car j’ai déjà écrit d’autres chansons et je vais continuer… Mais, si sur le moment je trouve que cela a plus de sens de faire un EP ce sera un EP, et si j’ai tout ce qu’il me faut pour en faire un LP pourquoi pas. S’il le faut je sortirai titre par titre, avec des visuels, ou un autre support. L’aspect marketing ne m’intéresse pas trop, j’aimerais juste rester en phase. Évidemment c’est plus facile pour tourner avec un album qu’avec un titre, mais j’aime aussi mon indépendance, et on n’a pas toujours tout le contrôle de l’album avec un label, cela peut être assez frustrant et j’ai moins de patience à ce niveau-là.
C.R. Tu as décliné et développé le EP sur scène ?
L.C. Oui, avec deux formules. Une en solo avec mes claviers, mon micro et un pad, et l’autre en trio avec Elise Blanchard à la basse et au Moog, et Rémi Sana à la batterie et au SPDS. Il y a forcément l’envie d’aller au-delà du disque, curieusement cela marche mieux avec certains morceaux que d’autres, en trio par exemple ça marche bien tel quel. Pour d’autres, j’aimerais des reprises en acoustique, comme pour Oasis dont j’ai fait une vidéo en version piano voix, avec un sample de baguette et un stomp pour le kick.
C.R. Comment définis-tu ton processus de création ?
L.C. En général c’est toujours mental, mais on va dire qu’il y a deux méthodes. Un truc très mental qui est comme une envie d’une structure et d’un mood que je vais avoir dans la tête, que j’ai besoin de retranscrire. Donc je vais essayer, en laissant sortir les premiers mots façon écriture intuitive, ça marche avec les notes, je pars au piano et avec les deux ou trois trucs que j’ai autour de moi pour faire une rythmique. Très vite, je vais avoir la forme d’onde générale avant d’entrer dans le détail. Parfois, ça part juste d’un gimmick ou d’un riff de piano, ou de synthétiseur, sur lequel j’ai envie de poser des mots.
C.R. Un peu comme en cuisine ou en pâtisserie, tu agrémentés ton appareil, pâte feuilletée ou pâte brisée ?
L.C. Feuilletée je dirai… et brisée (rires) hum, plutôt « brilletée » en fait.
C.R. On sent bien que tu es une adepte des collages…
L.C. Je suis faite de ça, c’est un peu ce qui m’a construit, et puis j’adore utiliser deux choses qui à priori n’auraient rien à foutre ensemble, et qui donne un truc super un fois réunies. J’aime le principe du random, du hasard et puis on a de nos jours des outils, des logiciels qui nous permettent de découper des fichiers, d’en changer l’ordre… On tombe parfois sur des formes superbes, et j’adore l’imprévu.
C.R. L’accident sonore, c’est le bon copain du musicien ?
L.C. Oui, je suis fan de ce genre d’accidents. Il y a plein de projets qui en foirant donnent vie à de belles choses, parfois dix fois mieux que ce dont à quoi j’avais pensé au départ, donc gardons.
C.R. Oasis, c’est un accident au départ ?
L.C. Je crois que c’est parti au piano, que c’est venu de plusieurs expérimentations, j’essayai de mettre des choses ensemble, je ratais à chaque fois, et j’ai décidé de tout garder , c’est ce qui donne les sons, les bruits que l’on entend derrière. Je testais des trucs, et je me suis dit que je ne ferai pas mieux.
C.R. Tu ne donnes pas dans le perfectionnisme ?
L.C. Pour certaines choses oui, mais globalement il faut que je sois satisfaite de l’ensemble. Mais si sur le moment ça me plaît comme c’est, je ne vois pas pourquoi je me prendrai la tête à le refaire. Cela va peut-être sembler horrible… Mais la rythmique, je l’ai enregistrée avec mon smartphone. Je me disais que je voulais un truc comme ça, je l’ai enregistré et puis l’ambiance de la pièce me plaisait, alors j’ai décidé de garder ce son.
C.R. Il y a différentes écoles dans la façon de faire (…) les technologies permettent d’utiliser des matières, comme le MP3, sans que cela soit dégueulasse. Pour son album Samouraï, JOAKIM s’est servi d’un enregistrement de saxophone, qu’il a capturé à la sortie d’un Parc à NYC. Dans son dernier album, Yaron Herman a utilisé des sessions de travail enregistrées avec son smartphone…
L.C. Je suis assez fan de ça ! J’enregistre énormément dans le métro et dans la rue. Il y a des moments qui me plaisent, je les capture, j’ai un bon paquet de mémos avec différentes ambiances.
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C.R. Peut-on expliquer de quoi parlent tes chansons, pour les gens qui ne parlent pas espagnol
L.C. Il y a beaucoup de métaphores dans Oasis, notamment comment on peut auto saboter une relation parce que l’on n’est pas en phase avec soi-même, que l’on est pas encore OP sur la question, quand il y a trop de choses à régler. Cela raconte la tristesse que l’on ressent dans ce genre de moments où l’on s’est soi-même plongé. Pourtant, on y trouve paradoxalement du confort, pour se réfugier à l’intérieur de soi. On cherche son oasis pour être bien, et on laisse s’échapper l’oiseau qui cherchait à entrer dans ce monde imaginaire.
C.R. Ce confort n’est pas vraiment un idéal…
L.C. Absolument pas un idéal.
C.R. Comment le trouve-t-on ?
L.C. On bosse sur soi-même, afin de ne pas répéter certains schémas. Il faut aussi prendre des risques, s’ouvrir. Si je traduis le texte, la voix dit : « je m’ouvre, je me ferme, je peux être très proche et puis très lointaine ». Il y a cet oiseau qui entre et qui commence à se balader dans mon ciel, à force de me chercher en volant si haut, il ne me trouve pas, je ne le laisse pas me trouver, il finit par se perdre dans ce ciel. J’en ressens une immense tristesse et je vais chercher cette Oasis, ce point d’eau, cette mini-mer a des paroles réconfortantes et me dit qu’il va falloir apprendre à aimer. Il y a deux mots que je répète deux fois : precio scaro, pour le prix à payer est cher. C’est comme si j’allais chercher tout ce savoir au fond de moi, et que le prix de cette connaissance est la solitude. Cela en vaut la peine mais ça coûte cher, puis il ya des voix qui s’expriment comme si d’autres personnes venaient donner leur avis, en anglais pour marquer la différence de personnes : “ne penses-tu pas qu’il va re essayer, ne pense tu pas qu’il en souffre, qu’il pleure ? Ne le veux-tu pas à tes côtés ?”, et ces questions restent sans réponse…
C.R. Et pour les autres chansons ?
L.C. El Reso, la seconde, veut dire la prière, le psaume. C’est une chanson sur la difficulté que je peux avoir de me trouver à Paris, de vivre à Paris. Ville que j’adore mais que je peux aussi haïr, comme dans une histoire d’amour finalement, comment j’ai peine à me trouver, je me sens parfois très désorientée et j’essaie de faire cette prière pour me retrouver. Je pense que beaucoup de gens peuvent facilement se sentir désorientés à Paris, même si elle est belle et magique parfois, cette ville n’est pas facile. Elle éteint un peu les gens, elle a pourtant tout pour être géniale… Paris ville lumière, les lumières, je les trouve parfois un peu…
C.R. Un peu LED ?
L.C. Oui, un peu passées aussi. Pourtant il y a plein de gens qui ont des choses à dire, il s’y passe beaucoup de choses. Du coup ce petit psaume me dit de garder la foi, et d’essayer de donner un effet différent à cette vie, de ne pas se laisser bouffer. Ensuite, la troisième, Be able, un genre de mantra que j’aime me chanter à moi-même, c’est : “fait des choses pour qu’il se passe des choses, fait et tu verras bien ce qui se passe.”
C.R. Je ne suis pas un spécialiste des mantras, on en trouve aussi en Amérique du sud ?
L.C. Il y a de la transe, qui passe aussi beaucoup par la musique et les rythmiques, et la répétition de n’importe quel pattern. Cela peut être aussi du psaume, au bout d’un moment on se déconnecte un peu,
C.R. Comme une méditation…
L.C. Oui, d’ailleurs ces deux chansons finissent par une phrase que je répète en boucle à la fin. Sur Be Able je dis : “on ne peut commencer à être soi que lorsque l’on se lève pour faire, ou être.” La quatrième, El Angel, est une chanson d’espoir qui parle d’un avortement. Chacun peut l’interpréter comme il l’entend. Dans la chanson je m’adresse avec de l’espoir à cette entité perdue. Et le dernier morceau, Vale La Pena, c’est une question que je vais poser à l’autre : “ne penses-tu pas que cela vaut la peine en fait?”. C’est de loin la chanson la plus positive que je n’ai jamais écrite… (rires). Il y a ce conflit interne, ces blocages et tout un tas de choses que j’aimerais faire ou dire, mais sans y arriver. Alors je m’invente des stratégies et je dois paraître un peu rigide car en face l’autre ne s’en rend pas compte, alors qu’il y a tant de choses que je souhaite dire. Je le fais en disant ce qui me passe par la tête à ce moment-là, en écrivant sur la contradiction entre mon physique, mes gestes et mon mental. La question qui est posée c’est : “qu’en penses-tu de ce que tu ne dis pas et qui en vaut la peine ?”. Sauf que je ne le dis pas mais que je le pense très fort, comme si les idées pouvaient sauter directement dans le cerveau de l’autre, et que tout soit réglé.
C.R. Hmm, c’est pour bientôt ça !
L.C. (rires)
C.R. Ce sera pour le deuxième disque, il faut encore attendre un peu mais ça va venir…
L.C. (rires) En 2028, elle réalise son 2e EP… Vale La Pena, c’est une jolie chanson d’amour en fait. Cela veut dire que l’on a envie qu’il se passe quelque chose.
C.R. Donc tu partages aussi ces prières sur scène…
L.C. J’aime le processus, d’aller exprimer à l’autre des choses que je me dis au départ à moi-même. C’est chouette de les libérer, ça peut devenir lourd de tout garder pour soi. Je crois que l’humain a besoin de s’exprimer, quand on voit le nombre de gens qui parlent seuls dans la rue, cette volonté de parler pour parfois rien dès qu’il se passe un truc, tout est prétexte à communiquer, notamment à Paris où il y a tellement de solitude et d’individualisme. C’est compliqué, on sent que les gens ont besoin de parler ici, ils vont se lancer et prendre un vent monumental car personne n’a envie de les écouter. Personne n’a envie d’écouter ce qu’ils ont à dire, au mieux ils vont faire un sourire gêné. Je dois dégager une écoute ou une oreille malgré moi, car il y a énormément de gens qui viennent me parler dans le métro, ou dans la rue, pour me raconter leur vie. Ils ont raison quelque part car j’ai du mal à ne pas écouter l’histoire jusqu’au bout. C’est une tranche de vie, la personne me propose une histoire de vie, alors j’écoute. Parfois ce n’est pas très intéressant et d’autres fois c’est assez surprenant, et je me dis tiens il a eu envie, ou besoin, de dire cela à ce moment-là, comment c’est arriver là ?
C.R. Et toi, tu abordes aussi les gens pour leur raconter un truc ?
L.C. Cela m’est déjà arrivé d’engager la conversation, mais peut-être davantage avec des personnes âgées, et dans d’autres pays. Ici, je trouve que c’est plus difficile à réaliser. Pour avoir pas mal voyagé ailleurs je sais que j’ai moins de mal à engager une conversation dans un autre pays, peut-être que l’on s’autorise plus de choses à l’étranger, on est moins centré, parce que l’on s’est décentré. En plus les vieux dans d’autres pays sont d’une génération ou la communication n’était pas la même. Je me dis que c’est possible, que cela existe, et que c’est moins absurde qu’au moment où je vais arriver et leur parler, il vont me répondre et on va avoir une conversation. Je l’ai vécu dans plein de pays, surtout des pays où parler à l’autre n’est pas un tabou. Je comprends qu’ici les gens aient du mal.
C.R. As-tu déjà imaginé la musique que tu ferais si tu n’étais pas ici ?
L.C. Oui, complètement. Et elle serait peut-être plus solaire.
C.R. Elle l’est déjà, même avec son petit voile de mélancolie.
L.C. Comme ce voile qui habille Paris, avec derrière lui cette photocopie du soleil, donc qui ne chauffe pas, il reste là mais ce n’est pas lui, je ne sens rien, donc ce n’est pas lui. Je pense que je suis aussi très inspirée par l’urbain, j’adore la nature et j’en ai souvent besoin, pourtant c’est l’urbain qui reste, il faut réussir à trouver un équilibre.
C.R. Les gens ne se parlent pas, et il y a comme une sensation de confort, ou rassurante, à vivre une solitude entourée d’anonymes. Finalement, Oasis c’est aussi un peu ça, se noyer dans cette atmosphère ?
L.C. Ça peut complètement être associé à ça parce que se balader un vendredi soir, ou un samedi soir, dans un quartier où il y a plein de monde, où il n’est pas trop tard, que ce n’est pas encore trop mauvaise vibe, genre à Oberkampf ou quelques coins dans le Marais. Ce sont des endroits super cool jusqu’à ce que ça vrille et que ça passe du côté obscur. Cela m’est arrivé d’y passer pour me rendre d’un point À un point B et de profiter de cette liesse du weekend, de l’alcool, des potes, tu traverses ce truc-là et tu te prends un peu toutes ces émotions pas trop maîtrisées, lâchées comme ça, c’est rassurant. Ce n’est pas une scène de guerre quoi, c’est plutôt cool ! C’est rassurant de savoir que les gens sont là, même si on est solo. Moi je peux fonctionner comme cela, je peux me greffer dans une ambiance, et en sortir quand je veux, quand je n’en ai plus envie, ça c’est cool. Je ne pense pas être faite pour la solitude physique.
C.R. Tu es venue avec Harry Potter sous le bras…
L.C. Je crois que je suis très attachée à la magie, j’adore ce principe d’avoir un monde où il y a de la magie. Il faut dire que J. K. Rowling est très douée, elle décrit tout avec tellement de détails, ça donne envie. J’ai l’impression de vivre tout ça, j’adore les livres qui me mettent dans l’ambiance de ce qui est en train de se passer. Si c’est horrible j’en dormirai mal le soir, alors que c’est juste Harry Potter… Il y a tellement de symbolique derrière tout ça, et c’est également tellement drôle, je pense que les films sont un peu passés à côté de cet aspect-là. Les personnages secondaires sont généralissimes et drôles, et c’est à ceux-là que l’on s’attache. On ne s’attache pas forcément à Harry, on le comprend, on le voit évoluer avec ses défauts, c’est marrant. Les autres personnages sont extrêmement bien traités, il y en a beaucoup et cela a tellement de sens tout ce qu’elle dit, elle a tellement bien pensé à tout, elle est très très forte. Moi j’ai besoin de magie dans ma vie, j’ai un peu retrouvé ça aussi avec 1Q84 de Murakami. Une très belle description à la japonaise, avec beaucoup de détail, c’est fabuleux, une fois commencé je ne peux pas m’arrêter de lire. Il nous plonge aussi dans une espèce de monde parallèle où l’on ne saura jamais ce qui s’est passé, est-ce que c’est rêvé ? Est-ce vécu ? Est-ce magique ? Voilà, ça me parle beaucoup.
C.R. La magie est également présente en Amérique du sud…
L.C. Je ne sais pas si cela vient de là, je ne me suis jamais posé la question, mais j’aime beaucoup le principe du rituel, la mise en situation de quelque chose, préparer l’instant. Cela peut parfois s’apparenter à de la magie, je pense que c’est juste se conditionner pour vivre mieux. C’est vrai que l’Amérique latine est pleine de cela, le chamanisme est partout au Venezuela, et le chamanisme c’est juste un éveil, une conscience au-delà de celle que l’on a l’habitude d’avoir, la plupart du temps on est quand même très endormi. J’aime bien les légendes, parce qu’elles entraînent des rituels, et parce qu’elles ont toujours un enseignement qui peut arriver à un moment improbable, et imprévu dans la vie, ça me plaît.
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