Entre effleurement et abandon, Vanities révèle une Malibu au sommet de sa délicatesse. Une plongée dans un ambient d’émotion pure, où le silence et la lumière se partagent l’espace
Sur Vanities, Malibu (Barbara Braccini) sculpte un ambient lumineux et fragile, écrit comme un journal intime sonore. Entre piano, flûte et nappes synthétiques, l’artiste française explore la lenteur, la mémoire et l’absence, accompagnée de quelques complices (Oliver Coates, Florian Le Prisé…). Produit avec une précision cristalline par Paul Corley et Joshua Eustis, l’album déploie treize pièces d’une beauté suspendue, où la vulnérabilité devient pure architecture…
La justesse du souffle

Avec Vanities, la productrice française Malibu (Barbara Braccini) poursuit sa lente métamorphose sonore. Basée à Stockholm, elle compose ici une suite de treize pièces suspendues, entièrement construites autour de la mémoire, du flux et de l’absence. Tout semble respirer à demi, comme si chaque son retenait un secret. L’artiste écrit, joue et enregistre presque tout : piano, flûte, synthétiseurs, parfois seule, parfois épaulée par les textures subtiles d’Oliver Coates (violoncelle), Florian Le Prisé (guitare) et Lidija Radmilac (alto). Sous le regard technique et bienveillant de Paul Corley et Joshua Eustis, l’album se déploie dans une clarté spectrale, à la fois fragile et précise.
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« Si quelqu’un me mettait un pistolet sur la tempe pour que je fasse une rythmique, je mourrais ». – Malibu (The Fader – octobre 2025)
Un dernier reflet

Malibu, fidèle à son approche instinctive, évite les rythmes et les structures imposées : « Je ne pourrais pas faire un beat, même sous la contrainte », confiait-elle récemment. Ce refus du tempo donne à Vanities une respiration unique, où chaque morceau s’étire comme une marée lente. L’ensemble s’achève sur une interpolation de Lizzard Crawl du Future Sound of London, clin d’œil discret aux racines ambient britanniques mais profondément réinventé. La photographie d’Igor Pjörrt prolonge cette esthétique du son-miroir, entre halo et matière. Après One Life (2019) et plusieurs mixtapes aux contours oniriques, Malibu signe avec Vanities son disque le plus abouti, une œuvre d’introspection et de lumière, où la vulnérabilité devient une architecture sonore.



