LP Lushland

Lushland, un souffle doux sur la soul moderne

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Silas Short livre un premier album délicat, intime et maîtrisé, où la néo-soul prend des airs de confession feutrée, loin des démonstrations de force et des grandes envolées vocales. Ici, tout est dans la nuance, la proximité, l’émotion brute

Sous la bannière du prestigieux label Stones Throw Records, Silas Short signe un premier album intime et soyeux, mêlant néo-soul, R&B lo-fi et pop artisanale. Porté par une voix douce et une production minimaliste, il propose une soul de chambre sincère, entre nostalgie et lumière intérieure. Sans chercher l’esbroufe, Silas impose son style feutré et authentique. Un premier pas prometteur qui pourrait l’installer durablement parmi les nouveaux visages d’une soul plus humaine et introspective ; vous aimez D’Angelo, Steve Lacy, Cleo Sol, et Jordan Rakei ? Découvrez LUSHLAND…

Une soul de chambre, sincère et chaleureuse

Photo Silas Short
Silas Short DR

Silas Short s’inscrit dans la lignée de cette nouvelle génération d’artistes qui cultivent l’art de la bedroom soul : produire, écrire, jouer et chanter dans un même mouvement, dans une quête d’authenticité et de contrôle artistique total. Sur LUSHLAND, sa voix douce, légèrement voilée, semble souvent nous parler à l’oreille. Pas besoin d’esbroufe : la sincérité prime. La production suit cette philosophie minimaliste : guitares nappées de réverbérations rêveuses, lignes de basse rondes, rythmiques souples et claviers discrets composent un écrin feutré. Le tout sonne à la fois organique et légèrement lo-fi, évoquant à la fois D’Angelo (Voodoo) pour le groove subtilement désaxé, Steve Lacy pour l’économie de moyens, ou encore Mac DeMarco pour cette approche artisanale où l’imperfection devient charme.

Mélancolie douce et lumière intérieure

Les thématiques abordées — amour, quête de soi, reconstruction émotionnelle — pourraient sembler classiques. Pourtant, Silas Short les traite avec une telle délicatesse que chaque morceau touche par sa justesse. Queen of Paisley, Drawing, Twomps ou encore Cloudy June dessinent une cartographie sensible de la nostalgie et de la guérison intérieure. En limitant la durée de ses morceaux (souvent sous les trois minutes), Silas favorise une fluidité presque cotonneuse dans l’écoute : LUSHLAND se traverse comme un doux rêve éveillé, sans jamais lasser. À chaque écoute, de nouveaux détails surgissent : un frottement de corde, une respiration, une inflexion de voix à peine esquissée.

À une époque où la surenchère sonore domine souvent, Silas Short choisit la discrétion et la sincérité. LUSHLAND n’est pas un disque clinquant ; c’est un album qui s’apprivoise lentement, révélant au fil des écoutes toute sa profondeur émotionnelle. Sans révolutionner la soul, Silas Short lui redonne un visage plus humain, plus vulnérable, loin des standards hyperproduits. Il signe ainsi une entrée en matière prometteuse, qui donne envie de le suivre de près. Si Silas Short parvient à conserver cette sincérité tout en enrichissant ses textures et ses formats, il pourrait devenir une figure incontournable de la soul moderne indépendante ; l’album tourne en boucle à la rédac’…

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