Plus qu’un album, une expérience sensorielle où la musique s’élève comme un souffle : avec Music Belongs To The Universe, Nico Georis signe le troisième volet d’un triptyque contemplatif né dans les déserts de l’ouest américain
Sorti le 4 avril 2025, Music Belongs To The Universe est un album de piano et claviers improvisés, mêlant ambient, minimalisme et mélodies pastorales. Né d’un isolement volontaire près de la Vallée de la Mort, ce disque est le dernier chapitre d’une trilogie méditative initiée en 2020 par Nico Georis, claviériste, producteur et auteur-compositeur californien qui produit sa musique depuis « Granny’s Dancehall », son studio situé dans une ville fantôme au milieu de la nature. Dans ce nouvel opus, il prolonge les explorations de Cloud Suites (2023) et Desert Mirror (2022). L‘approche expérimentale de Georis est notamment connue pour des projets antérieurs impliquant des interactions musicales avec des champignons psychédéliques ; découvrez Music Belongs To The Universe…
Music Belongs To The Universe

Ici, la musique ne cherche pas à imposer une forme, mais à canaliser des forces invisibles. À travers des nappes aériennes et des progressions d’accords lentes, Georis crée une transe maîtrisée, où l’écoute attentive devient un acte de présence au monde. Chaque morceau semble suspendu entre le ciel et la terre, comme une offrande à l’immensité. L’approche de Nico Georis ouvre des pistes fertiles pour l’avenir de la composition ambient et des musiques contemplatives. Plutôt que de produire un « objet musical », il propose une forme d’écoute élargie, sensible au lieu, au temps et à la matière. Dans un contexte artistique souvent saturé d’effets et de narration, cette musique de la lenteur et de la résonance invite à un autre rapport à l’art : une musique qui ne cherche pas à remplir l’espace, mais à l’habiter.
Voir cette publication sur Instagram
À l’heure des intelligences artificielles génératives, ce retour au geste minimal, presque intuitif, réaffirme la puissance de l’humain en dialogue avec son environnement. Enregistré entre 2021 et 2023, Music Belongs To The Universe est la dernière incursion dans une quête de musique aussi cristalline que les cieux désertiques que Georis a entamée en 2020, lorsqu’il s’est installé pour la première fois dans une ville isolée à l’extérieur de la Vallée de la Mort. C’est là qu’il a restauré ce qui est devenu son studio, Granny’s Dancehall, communiant avec les éléments sur Cloud Suites (2023) et Desert Mirror (2022) qui, avec Music Belongs To The Universe, constituent un triptyque de méditations dans le désert.
Même s’il s’agit d’une transe, rien n’est accidentel
S’appuyant sur les techniques de retard que Georis a perfectionnées pour la première fois dans sa réinterprétation en 2022 de A Rainbow in Curved Air de Terry Riley, la mélodie n’est pas seulement diffusée dans les sons ambiants, elle émane de longues progressions d’accords, comme si elle était rayonnante. Telle une gymnopédie pour le désert, les enregistrements flottent et se déploient, décolorés par le soleil ; leurs arrangements, à la fois attentifs et discrets, s’occupent du monde massif qui les entoure. En se débarrassant du drame pour faire place à la syntonie, ils nous rappellent que, parfois, la recherche la plus attentive ressemble à un lâcher-prise… Envolez-vous !