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Mad Mike Banks discute avec Adam X : Detroit, Drexciya et l’avenir de la techno

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Dans un nouvel épisode du Sonic Groove Podcast, Adam X rencontre « Mad Mike » Banks, figure centrale de la techno de Detroit et fondateur d’Underground Resistance. Une plongée dans les racines du mouvement, son lien avec Drexciya et la vision d’un futur qui reste profondément underground

Mike Banks revient sur ses débuts entre gospel, funk et premières machines. Avec Adam X il évoque Drexciya comme point de bascule sonore et idéologique, et trace une ligne claire : la techno doit rester une musique de libération. Une conversation essentielle pour comprendre d’où nous venons et où aller…

Detroit, naissance d’un son insoumis

Photo sreenshot MadMike
MadMike © Sonic Groove Podcast

Detroit, années 1980 : villes en crise, friches industrielles, radios pirates. C’est dans cet entrelacs que Mike Banks forge son identité musicale. Ancien musicien de studio pour Parliament/Funkadelic, il mélange les grooves organiques au langage électronique de Kraftwerk et aux boucles futuristes de Juan Atkins et Derrick May. Cette hybridation devient le socle d’Underground Resistance (UR), collectif fondé avec Jeff Mills et Robert Hood : un son brut, militant, construit en opposition au système. « Pas d’industrie, pas de compromis. Juste de la musique pour réveiller », dit Banks.

Drexciya, Atlantide afrofuturiste : à ce terreau s’ajoute l’explosion Drexciya avec James Stinson et Gerald Donald. Accueillis par UR, ils inventent un monde parallèle, celui des  »enfants des femmes enceintes jetées à la mer », devenus des créatures sous-marines, survivant aux abysses. Leur musique — minimale, aqueuse, vibrante — incarne une révolte par la fiction. Pour Banks, Drexciya représente « le son le plus radical jamais sorti de Detroit », à la fois politique et mythologique ; il en sera le fier passeur.

« I heard Drexciya… I was proud to be able to introduce the world to Drexciya. » – Mike Banks (The Wire)

Une éthique pour la suite

Photo Screen Shot AdamX & MadMike
AdamX & MadMike © Sonic Groove Podcast

L’épisode insiste sur cette idée : la techno, pour Banks, n’est pas une marchandise. Elle reste un langage d’émancipation. L’anonymat, les visages masqués d’UR, les disques pressés en série limitée… tout concourt à refuser la logique mainstream. Il fustige les « DJ célébrités » et appelle à un retour à l’essence : produire sans filtre, créer pour le collectif, et non pour l’ego. C’est là que réside la force de Detroit, selon lui D’hier à demain ? Garder le feu vivant Dans sa vision, il y a une continuité : les sous-sols de Detroit, Drexciya et l’avenir du son électronique partagent une même urgence.

« Il faut enseigner l’histoire aux jeunes », martèle-t-il. Pas par nostalgie, mais pour préserver l’étincelle créative qui a fait naître cette musique. Le futur, dit-il, appartient à ceux qui comprendront que la techno est une arme culturelle, un refuge, un vaisseau. Cet épisode de Sonic Groove Podcast n’est pas qu’une interview : c’est une transmission. Mad Mike Banks y rappelle que la techno n’est pas née dans les clubs VIP mais dans les cicatrices de Detroit, entre résistance et rêve. Drexciya en fut l’écho abyssal ; demain, c’est à nous de maintenir la profondeur.

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