Dans le souffle ardent de l’été 2025, Mndsgn nous intime de nous lever avec GEDDUP!!!!!! Entre sophistication jazz, groove hip-hop et pulsion house, le producteur laotien-américain signe dix éclats brefs, denses, faits pour éveiller le corps et ressouder le battement collectif
Dix titres, aucun détour, une succession d’ondes calibrées pour la danse. Ce nouvel épisode, de l’œuvre polymorphe de Mndsgn, se dresse comme un manifeste rythmique. Derrière la simplicité des « edits/bops » se cache une élégance nourrie par le jazz et le hip-hop. L’EP se lit comme une bouffée de sincérité, une énergie dépouillée mais raffinée, où le corps et l’esprit s’accordent. Une œuvre-signal, qui ouvre la voie à des prolongements live ou remixés, mais surtout à une pulsation vitale et immédiate…
Pulsions urbaines
Mndsgn DR
Chaque morceau vibre d’une house brute, concentrée, sans effets superflus.TALK($HT) ou LEGGUP s’imposent comme de véritables déclencheurs : une boucle, un battement, et le corps suit. La production, volontairement frontale, renoue avec la tradition d’une musique conçue pour le mouvement, presque pour l’urgence. Une danse intérieure ? Pas de concept fumeux, non, juste l’essentiel pour les danseurs. Ce minimalisme assumé transforme chaque écoute en respiration partagée : intime si l’on ferme les yeux, collective dès que l’on s’abandonne au flux.
“I’m cut from that cloth. That raw shit.” — Mndsgn, parlant de son lien viscéral avec le beatmaking
Héritage discret
Mndsgn DR
Sous la surface, on retrouve la main de l’artisan : héritier du beatmaking californien, Mndsgn glisse ses subtilités jazz et ses nuances R&B. Même dans l’épure, la texture est fine, les rythmes subtilement décalés. La signature demeure reconnaissable, entre Low End Theory et pulsation house, avec un parfum de Pal Joey. GEDDUP!!!!!! n’est pas une fin mais un fragment lumineux, comme une étincelle posée au milieu d’une discographie foisonnante. Quelle suite ? Peut-être un set live prolongé, peut-être une exploration plus longue. Pour l’instant, c’est un appel immédiat : se lever, bouger, se perdre dans le son. Petit souffle d’euphorie, GEDDUP!!!!!! nous rappelle que la danse reste un langage premier : simple, vital, toujours capable de nous libérer.
Antoine Brettman est un bricoleur d'images et de sons... Son travail s'inscrit dans le courant de l’art vidéo par la réappropriation d'œuvres audiovisuelles, où il exploite la virtualité des images afin de confronter au monde réel son recyclage d'histoires.
