LP Imaginal

Imaginal, de Girls in Airports : quand le vent nordique rencontre le souffle urbain

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Le 21 novembre 2025, le quatuor danois Girls in Airports livre son dixième album, une rencontre inédite entre leur son fluide et sans étiquette et les textures string-chamber du trio nordique Halvcirkel. Dans un espace ouvert où saxophones, percussions et cordes fusionnent, Imaginal oscille entre l’intime et l’immense, entre méditation silencieuse et élan brut ; un pas vers un futur à inventer

Avec Imaginal, Girls in Airports élargit son univers tout en se projetant : présence, mouvement, transformation deviennent autant de thèmes traversés. L’album conjugue atmosphères contemplatives et poussées rythmées, invite à l’immersion, tout en restant accessible. Il offre aussi une passerelle entre musiques jazz, folk nordique, expérimentation ambient et soul urbain : un équilibre vivant pour un public curieux…

Espace ouvert, organisme vivant

Photo Girls in Airports
Girls in Airports DR

Dès la note d’introduction de l’album, on ressent l’ambition du groupe, créer un espace où chaque instrument respire, se déploie, se superpose. La présentation officielle parle d’une musique « écrite comme un espace ouvert où saxophones, percussions et cordes fusionnent en un organisme vivant ». Le fait de collaborer avec Halvcirkel apporte cette dimension « nordique » presque spectrale aux cordes, ce qui donne au paysage sonore une profondeur nouvelle, ce n’est plus seulement un ensemble jazz-folk-rock, mais une architecture organique, respirante. Les connaisseurs saisiront la subtilité des cordes (souvent traitées en texture plutôt qu’en solo flamboyant) et la manière dont saxophone et percussions s’intègrent à ce réseau.

Entre l’intime et l’expansif. L’effort d’équilibre est constant : certaines plages s’instillent, discrètes, presque chambristes, d’autres s’élèvent, larges et majestueuses. Le groupe parle lui-même de mouvement entre « l’intime et l’expansif, entre la calme méditation et la poussée brute ». C’est dans ce va-et-vient que réside l’attrait : l’auditeur peut se laisser gagner par l’introspection avant de porter le visage vers l’horizon. Pour les amateurs de jazz plus « classique », il y a les respirations et les dialogues entre instruments. Pour les curieux d’électro-acoustique ou de néo-classique, il y a les textures, les montées progressives, les silences qui comptent.

« The best is to be open to taking multiple directions as long as the good thing that happened in the composition is still there. » – Girls in Airports

Présence, mouvement, transformation

Photo Girls in Airports
Girls in Airports DR

Voici les trois mots clés que le groupe a retenus pour décrire ce projet : présence, être là, dans l’instant ; mouvement, ne pas rester statique ; transformation, se métamorphoser, évoluer. L’album se voit donc comme « une expansion de notre univers et un pas vers ce qui vient ». Il s’agit autant d’un bilan que d’un virage : après neuf albums, le groupe choisit de revisiter sa propre forme et de l’ouvrir à d’autres sphères. Le choix de profiter d’une formation cordes « nordique » marque ce désir de mutation. On perçoit dans les structures des pistes une logique de flux, presque de transition : pas simplement « chansons », mais environnements sonores en devenir.

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Esthétique et perspectives : le contexte est clair, Girls in Airports (formé à Copenhague) collabore ici avec Halvcirkel. Avec Imaginal, le groupe livre une œuvre qui invite à l’écoute ouverte, au flottement et à la métamorphose. Si vous laissez les cordes nordiques, le souffle des saxos et la pulsation percussive vous emporter, vous pourrez facilement entrevoir ce qui peut surgir quand on ose « grand, tendre et libre ». Cet album vaut le détour, d’abord parce qu’il incarne un pont entre héritages (jazz, folk, néo-classique) et recherche contemporaine, mais aussi parce qu’il offre à la fois accessibilité et profondeur, vous pouvez l’écouter en fond ou plonger dans les détails. On l’aime aussi parce qu’il témoigne d’une maturité artistique : dixième album et pourtant d’une audace renouvelée ; parce qu’il colle à l’air du temps, l’hybridation des genres, l’ouverture des formats est devenue une norme, et ici cela se fait avec élégance.

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