Report : Astropolis 2K15

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Un festival pour certain, un pèlerinage pour d’autres ! Participer à Astropolis c’est entreprendre un voyage. Le périple s’avère assez long si vous ne vivez pas à Brest, mais les longues heures d’autoroute sont plus agréables avec des bouteilles d’eau et quelques mixes tape. Le départ tardif compromet notre présence aux évènements du vendredi, dont la petite fête “off” avec Manu le Malin, mais s’il ne pleut pas notre soirée est tout de même arrosée, l’accueil Breton est loin de n’être qu’une légende

Samedi petite ballade en ville, Beau Rivage prend ses airs de colonies de vacances, il reste peu de places sur les espaces verts pour poser ses fesses, d’ailleurs le plus souvent les gens sont souvent debout et dansent, séquence échauffement. 
 
Public Beau Rivage © Souenellen
Puis, direction le sous-sol du Vauban pour l’avant-première du film Ex-Taz. Le son n’est pas terrible (quid du système de la salle, du film lui-même ?) mais le documentaire fourmille d’informations intéressantes sur l’évolution des musiques électroniques en France, seulement faute d’une grosse participation à cette séance, la projection ne sera pas suivie du débat annoncé. Du coup, retour à Beau Rivage pour prendre l’air, et l’apéro.

 

Dans la navette qui mène au manoir de Keroual l’excitation monte, l’écho des cris et des sifflets passe de l’avant à l’arrière du bus, quelques vannes fusent en direction des véhicules contrôlés par la gendarmerie en bord de route, beaucoup de sourires, des rires, mais aussi des questions : Tu crois qu’il y aura encore la grande roue ? Il joue sur quelle scène Manu le Malin ? Quelqu’un connaît le prix des pintes ? Le bus n’ayant pas perdu son moteur dans la longue côte, petite marche à travers les bois pour entrer sur le site, des gens boivent en attendant leurs amis, on croise quelques vendeurs qui chuchotent (façon slam) la carte de leurs produits, et un peu plus loin quelques flics font leur ronde.
 
Keroual / déco © Maxime Chermat

Touchdown ! Première étape : rapide inspection des lieux pour voir si rien n’a changé depuis l’an dernier. La décoration de la cour du manoir semble différente et la grande roue s’est éclipsée au profit d’un carousel balançoire, attraction hautement adoubée par les amateurs de selfies et de flou artistiques. Deuxième étape : changer des euros contre des “Token”. Troisième étape : commander une pinte au bar le plus proche, trinquer à la santé de la 21ème édition du festival et voyager.

Keroual © Cyprien Rose



 

La scène Mekanik (programmée par Manu le Malin) se remplit vite, les amateurs de Koudlam semblent ne pas vouloir en perdre une miette, nous non plus. Onirisme à hautes fréquences, sa voix caresse ses compositions et envoûte l’audience, le temps semble se suspendre, Koudlam n’est peut-être pas chamane mais on a le droit d’en douter… 


Mondkopf enchaîne, le début de son live est super trippant mais nos oreilles ont besoin de faire une courte pause, le temps de se rendre à l’Astrofloor fera l’affaire, Squarepusher est déjà sur scène. Difficile de savoir s’il est vraiment emmitouflé dans une combinaison d’apiculteur et s’il n’a pas trop chaud, mais nous avons la confirmation que l’ère des vêtements connectés approche à grands pas ; la vidéo fait des allers-retours entre l’écran situé derrière et la tenue de l’artiste, étant tour à tour un écran furtif, visuel parfait, musique exigeante, on est ravi. Ceux qui ont aimé l’album Damogen Furies en redemandent alors que survient le double effet kisscool : après avoir jonglé entre ses machines pour en extraire un miel plutôt épicé, Squarepusher se consacre à sa guitare basse et nous guide sur un sentier abrupte, mieux vaut bien le suivre si l’on souhaite ne pas se perdre, lui seul semble connaître l’accès, on est dans la cordée, on ne lâche rien !

© Squarepusher
De retour sur terre, l’appel de la crêpe est plus fort que tout, moment parfait pour des retrouvailles avec de vieilles connaissances, on trinque et on débrief sur le début de soirée, et la ballade se poursuit. Si la météo perturbe un tantinet le sommeil des Parisiens, et d’une grande partie de la France, les nuits Brestoises sont fraîches. Pour se réchauffer certains choisissent la cour et se fondent dans la masse qu’hypnotise Robert Hood alors que nous optons pour un Thé Tchai hors  de la foule, moment parfait sur le set de Mark Ernestus en mode selecta (reggae, dub…) et mazette quelle sélection ! Dans un registre plus ambient, Cyr décide d’enrober la tente d’une nappe éthérée et lancinante, parfois on se demande si les beats que l’on entend proviennent des morceaux qu’il joue ou des scènes voisines, bienvenue au Chill Out. Une vidéo signée Taranis News retrace une partie du festival…


 

S’ensuit une dernière grande balade et des discussions savoureuses, parfois incongrues, avec des festivaliers, comme ce garçon en quête de l’information capitale : l’heure et le lieu de passage de Nina Kraviz. Imaginez sa tête lorsqu’on lui avoue qu’une faille spatio-temporelle le maintient en 2013… On part écouter Lil Louis, la légende de Chicago navigue facilement entre classiques house et techno. Alors oui on connaît les morceaux, mais le soleil du matin a la politesse de répondre aux sourires des festivaliers, et on se dit que l’on n’a pas besoin d’aller à la messe, Lil Louis s’en charge.

 

Après une belle excursion en plein air pour les 20 ans d’Astro l’an passé, la salle inférieure du Vauban accueille de nouveau la clôture du festival. La fréquentation est “à taille humaine”, il fait vite chaud ! Clara 3000 ouvre le bal avec la  fraîcheur d’un set tout en finesse, suivie par le live hypnotique de Fairmont. A l’aise, avec ou sans baskets, Manu le Malin aka The Driver partage son énergie et embarque tout ce petit monde jusqu’à la fin, jusqu’au moment où l’on se dit : à l’année prochaine ?


Bonus Astro 2015

Les +
Pas de pluie
Tarif des boissons inférieur à d’autres festivals
Des oreilles en état de marche en fin de festival
Le requinquant thé chai masala lors du set de Mark Ernestus
Les festivaliers ébahis devant le sculpteur sur glace
L’oeuvre du sculpteur fond, les festivaliers viennent la lècher

Les –
Moins de freaks que l’an passé, où sont-ils passés ?
Les crêpes qui collent aux assiettes en carton, le carton ce n’est pas bon !
Le manque de transat au chill out, et des hamacs ?

Les gens impatients au départ des navettes au petit matin

Les inclassables

Brest au réveil, ou au coucher...

 

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