Habitués au EPs, Freak Seven sort enfin son premier album. Ya Bosmang, l’un des meilleurs disques que l’on ai pu entendre ces derniers mois, sort le 1er octobre 2021
Northern Life Records présente Ya Bosmang, le premier album de Freak Seven, disponible dès le 1er octobre 2021 via Bandcamp, au format cassette compacte numérique et en édition limitée avec des inserts imprimés à la main. Il aura fallu attendre près de trois ans pour que ce disque voit enfin le jour, et le moins que l’on puisse dire est que l’on est ravi de son existence, c’est l’un des meilleurs albums de cette rentrée !
Ya Bosmang, un excellent premier album
Après une pause de dix ans, Freak Seven enregistre et mixe ce travail en 2019-2020, à Manchester. Pendant un peu plus de cinquante minutes, cet album de dix titres offre un voyage insolite dont les racines ornes les eaux sombres du dub près des entrepôts Mancuniens. Au loin, l’horizon chuchote avec l’électronica de Detroit… En ouverture de l’album, This Ain’t Hip Hop donne le ton : un groove électro mid tempo où la ligne de basse dissonante et acidulée s’acoquine malicieusement avec une batterie séquencée de TR808, nous longeons l’autoroute en friche, bienvenue ! Freak Seven/4, accompagne les éclaireurs, et le groupe d’amis entrent dans Ya Bosmang, le titre phare. Ce dernier débute avec une progression d’accords charmants, avant de se diriger vers un territoire plus viscéral, Local Contol.
Le titre Hurting In Me se déroule lentement sous nos pieds, l’envoutante voix psychédélique de Victoria Unthank remonte le long des arbres pour jongler avec la ligne de basse, sombre et traînante, accrochée à une batterie minimale et aérienne. On se laisse porter par le courant. Alors que l’on approche des immenses chutes d’eau, l’embarcation s’élève, le tapis volant de Red Noise surplombe alors la vallée, introduisant les paysages luxuriants de Ese, Sixteen Tunings et Static. L’album se termine avec Drop It, le morceau s’amuse de l’ubiquité, on s’imagine l’entendre à l’ouest de Londres ou dans une soirée UR quelque part à Detroit, alors que l’on termine un thé rooibos dans notre salon en banlieue parisienne… Parfait !
Freak Seven, un personnage à suivre
Northern Life Records publie les travaux de son fondateur mancunien, Naveed Akhtar, connu pour ses alter ego Freak Seven (Yin) et Sasso (Yang). Si ce dernier s’adonne aux progressions d’accords mixés à des percussions latines, Freak Seven explore davantage le champ des dissonances synthétiques sous tension, où séquences de batterie polyrythmiques et textures analogiques entrent en fusion.
Le personnage de Freak Seven nait lorsque Dan Keeling, l’un de ses amis, lui demande de produire un EP pour le label New Religion. L’histoire raconte qu’après plusieurs salves, ses sorties intègrent le catalogue de Rush Hour et de 20/20 Vision. Soutenu par Irfan Rainy, Dave Clarke, James Holroyd, Mr Scruff, Louis Vega, Dan Keeling, Luke Unabomber, Sebo K, Paul Woolford, Anthony Shakir, Jamie Reynolds, mais aussi le regretté Andrew Weatherall, qui avait terminé son set de quatre heures à la fête d’anniversaire de Primal Scream avec le titre Nano Kids !