DREAMER de Nabihah Iqbal

Nabihah Iqbal sort un second album : DREAMER

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Nabihah Iqbal présente son deuxième album, DREAMER, à paraître le 28 avril 2023 chez Ninja Tune

Musicienne, productrice, DJ, animatrice radio sur NTS et le réseau BBC (Radio 1, 1Xtra, Asian Network, World Service, 6Music), Nabihah Iqbal est résidente du Somerset House à Londres, elle présente DREAMER, son second album après un premier opus en 2017 : Weighing of the Heart (Ninja Tune).

Nabihah Iqbal revient avec DREAMER

Cinq ans après la sortie de Weighing of the Heart, son nouvel album tant attendu, sortira le vendredi 28 avril sur le label Ninja Tune. Productrice, curatrice, animatrice radio et conférencière née à Londres, ce nouvel album nait après deux ans de travail, c’est son œuvre la plus brute et la plus réfléchie de à ce jour.

Nabihah Iqbal
Nabihah Iqbal DR

Ce disque arrive à une période charnière pour Nabihah, dont le rythme de travail prolifique semble sans effort, avec un CV aussi varié que sa musique : récemment elle a collaboré avec l’artiste Zhang Ding, a été chargée de composer la musique du Turner Prize, a collaboré avec Wolfgang Tillmans dans le cadre de son exposition à la Tate Modern et a récemment participé à une performance de groupe au Barbican, dans le cadre de sa grande rétrospective Basquiat. Elle a également contribué au récent livre de Serpentine intitulé 140 Artists ideas for Planet Earth, et a donné des conférences au Royal College of Art. En 2022, elle a été annoncée comme directrice invitée du plus grand festival multi-arts d’Angleterre, le Brighton Festival, en 2023, son poste de conservatrice le plus important, le plus stimulant et le plus excitant à ce jour. Avec DREAMER, Nabihah revient sur son expérience des premiers mois de 2020, lorsque son studio londonien a été cambriolé. Tout son travail a été perdu, y compris son nouvel album…

Souffrant déjà d’une main cassée, et d’un grave épuisement professionnel, elle se sent alors désemparée. Alors que la police scientifique recherche des empreintes digitales dans son studio, elle reçoit un appel. Sa grand-mère l’informe que son grand-père avait subi une hémorragie cérébrale. Le lendemain, elle prend un avion pour Karachi au Pakistan. Alors que la pandémie de Covid-19 fait rage, Nabihah passe le confinement à trouver la résilience au milieu de la tourmente. “Aller au Pakistan s’est avéré être une bénédiction déguisée”.

“Cela a changé ma vision de la musique. À l’époque, le fait d’être écartée de force de toute cette histoire de cambriolage m’a paru frustrant, mais c’était la meilleure chose qui pouvait arriver.” Nabihah passe ces mois à se rappeler pourquoi elle fait de la musique. Elle revient même aux sources en achetant une guitare acoustique et un harmonium. “Pour la première fois, j’ai fait de la musique en étant plus patiente avec elle. Normalement, quand on est producteur de musique électronique, on va en studio, on allume son ordinateur et on commence à travailler sur Ableton ou Logic, puis on construit à partir de ça.”

DREAMER

Avec le cambriolage du studio, et le fait de se retrouver au Pakistan loin de tout son matériel. Elle laisse les idées se développer dans sa tête, poursuivant sa pratique créative par le biais de ses “séances d’herboristerie“, au cours desquelles elle apprend à connaître les plantes, et les remèdes à base de plantes, auprès de ses grands-parents, des connaissances qu’elle partage ensuite sur Instagram. Basé sur des concepts plus vastes, DREAMER est “plus introspectif, parce qu’il parle de choses que j’ai vécues au cours des dernières années”, dit-elle.

Nabihah Iqbal LP DREAMER
Nabihah Iqbal LP

L’album est un voyage intime à travers des instantanés et des souvenirs de sa vie. Explorant l’identité personnelle et le deuil à travers la lentille douce de la mélancolie, l’album n’arbore pas un style spécifique. L’esthétique lo-fi de Nabihah se déploie tout au long de l’album, elle parvient à passer d’une piste à l’autre sans jamais paraître décousue. À l’exception de quatre chansons qui sont accompagnées de tambours, elle a écrit, enregistré et produit l’album elle-même. Incorporant pour la première fois l’harmonium et le sitar dans sa musique, instruments qui reflètent son héritage pakistanais, c’est le travail le plus brut et le plus personnel de Nabihah jusqu’à présent.

De retour au Royaume-Uni, elle se lance dans des résidences en Écosse et dans le Suffolk pour terminer l’album, où elle est coupée d’Internet. “Ça m’a permis de découvrir mes émotions et mes sentiments. Avant cela, j’étais tellement triste et malade, mais presque personne ne le savait”. Le premier morceau, In Light, fait office d’entrée en matière, exigeant l’attention de l’auditeur en se concentrant sur l’atmosphère. Avec un son d’harmonium chargé d’effets spatiaux, le titre indique l’intention de l’album : apaiser l’auditeur dans les moments où il se sent perdu ou ne se souvient plus de ce qu’il cherche. Des éléments de shoegaze se tissent dans Dreamer et This World Couldn’t See Us, où la voix de Nabihah scintille sur un rythme mélodique contagieux. Avec ses roulements de batterie capricieux, Sunflower se complaît dans sa capacité à procurer du plaisir, aussi bien dans un moment d’intimité que dans la sonorisation d’un club.

Gentle Heart possède des rythmes synthétiques des années 80 qui rebondissent, le morceau le plus adapté de l’album pour danser, tandis que Sky River possède une base délicate qui l’entraîne vers une montée en puissance euphorique. C’est un projet à la fois touchant et délicatement enjoué. Il y a une mélancolie prononcée qui sous-tend l’album, mais des rayons de soleil s’en échappent. En fin de compte, DREAMER marque un tournant, élevant le travail de Nabihah Iqbal à de nouveaux sommets alors qu’elle ajoute de nouvelles couleurs à sa palette, un disque à ne pas rater !

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