Le producteur britannique Memotone, alias Will Yates, revient avec Pruning, un album qui condense des années d’explorations sonores en une collection de morceaux évocateurs, oscillant entre ambient, jazz-fusion et textures électroniques futuristes
Pour son premier album sur Discrepant, Memotone, alias le Bristolien Will Yates, rassemble des enregistrements inédits sous un nom très approprié – Pruning – après une série de sorties sur des labels aussi estimés que Black Acre, The Trilogy Tapes ou Soda Gong. Musicien, compositeur et producteur britannique, dont l’univers oscille entre l’électro-acoustique, l’ambient, l’IDM et l’expérimental, il mélange piano, percussions, instruments à vent et électroniques, souvent en improvisant et en utilisant des techniques de sampling et de manipulation sonore. Son travail évoque des atmosphères cinématographiques et introspectives, avec une approche organique et texturée du son ; découvrez Pruning…
Pruning
Pruning est une œuvre façonnée par des enregistrements collectés au fil du temps, offrant un voyage sonore entre nappes synthétiques, percussions tribales et harmonies exotiques. De Moss Zone à Come In [Don’t Mind the Ghost], chaque piste évoque des paysages sonores singuliers, flirtant avec l’ambient Fourth World, l’Exotica et la science-fiction musicale. L’album s’inscrit dans la continuité expérimentale de Memotone, tout en révélant une approche plus mélodique et immersive. Considérant le processus d’élagage comme une pratique d’élimination sélective, l’album prend son nom au pied de la lettre, ne tombant jamais dans une simple collection de matériel jeté ou d’assemblage aléatoire de faces B… Résultat : une écoute cohérente à travers sa temporalité disparate et ses évasions.
Pruning se rapproche de ses transmutations Fourth World/ECM/Exotica meets Sci-fi, conformément à ce que l’on peut attendre d’un album de memotone sur Discrepant. Moss Zone donne brièvement le ton, avec une nappe de synthé chaude mais nauséabonde qui se transforme en cyber-jungle. Weird Figures, avec ses petites percussions scintillantes et ses nappes de forêt tropicale qui s’élèvent lentement… Riders amène le synthé-flûte dans un scénario où Warp rencontre le City de John Hassell.
La guitare tropicale biaisée de Not What I Thought s’appuie sur des percussions lo-fi et des accords de synthé dissonants, tandis que Jim Starling and The Inverse Church évoque le jazz-fusion de Mouse on Mars à l’époque d’Autoditacker. C’est ce qui se passe avec Beach Scene, alors que le soleil se couche sur Come In [Don’t Mind the Ghost], les étoiles d’une nuit d’été, avec tout l’attrait de Stereol. En somme, Pruning s’annonce comme une œuvre séduisante, invitant l’auditeur à une exploration sonore riche et variée.