L’artiste et multi-instrumentiste Mocky présente Music Will Explain (Choir Music Vol. 1), un disque aussi doux qu’ambitieux, entièrement enregistré sur bande analogique. Entouré de musicien·nes fidèles et d’un chœur vocal impressionnant, il signe un projet profondément humain, à rebours de la froideur numérique actuelle
Ce nouvel album de Mocky explore ce que la musique peut dire à la place des mots. En convoquant voix, cuíca, Rhodes, harpe, percussions et harmonies collectives, il tisse un univers chaleureux et organique, entre soul, pop orchestrale et jazz. Un premier volume qui pourrait annoncer une série, et un manifeste pour une musique qui respire vraiment…
Un album qui respire à l’ancienne

Mocky a tout joué ou presque : batterie, basse, synthés, guitare, flûte, orgue, piano, congas… Mais il n’est jamais seul. L’album a été entièrement enregistré sur bande analogique, dans son studio de Los Angeles, avec du matériel vintage (un magnétophone Ampex C440). Ce choix de production donne un son chaud, vivant, sans retouche numérique. On entend le souffle, les corps, les erreurs aussi. Un pied de nez aux musiques trop parfaites.
Le cœur du projet, c’est… le chœur. Vingt voix, toutes singulières, réunies pour former un ensemble vibrant. Parmi elles : Nia Andrews, Lalin St. Juste, Joey Dosik, Maylee Todd ou encore Moorea Masa. Mocky ne cherche pas la démonstration vocale, mais la force du collectif. Il en résulte des moments puissants, comme Music Will Explain ou Today Years Old, qui évoquent la soul des années 1970, mais avec une fraîcheur moderne.
Des morceaux comme des vignettes
Chaque titre est une petite pièce de puzzle. Just a Little Lovin’, reprise de Barry Mann & Cynthia Weil, est revisitée avec tendresse. 1000 Goodbyes fait appel au violoncelliste Miguel Atwood-Ferguson. Wiggle Room, co-arrangé par Peanut Butter Wolf, groove tranquillement. Et toujours, cette idée : la musique comme langage secret, capable d’exprimer ce que l’on n’arrive pas à dire.
Mocky est un artisan du sensible. Dans les notes du disque, il remercie ses compagnons de route comme Peanut Butter Wolf ou Taylor Savvy et cite ses instruments comme d’autres citeraient des amis. Derrière chaque choix artistique, on sent un besoin de créer du lien, d’apporter du sens dans un monde trop vite balayé par l’algorithme. Avec ce Vol. 1, le musicien livre plus qu’un disque : un souffle humain, une œuvre collective, un refuge sonore. Et peut-être le début d’une série d’albums qui placeraient la voix — au sens plein — au centre de tout.