LP Once Was Ours Forever

Le crépuscule respire aux heures bleues de Jonny Nash

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Depuis les canaux calmes d’Amsterdam jusqu’aux échos feutrés de Tokyo, Jonny Nash poursuit son art d’ériger des refuges sonores où le temps se suspend. Son nouvel album, Once Was Ours Forever se déploie comme un crépuscule lent, teinté de folk rêveur, de jazz ambient et de l’empreinte discrète des instants perdus

Avec Once Was Ours Forever, paru le 4 juillet sur Melody As Truth, Jonny Nash prolonge le sillage de Point Of Entry tout en le teignant d’une lumière plus douce et vespérale. Guitares délicatement pincées, voix réverbérées, saxophones qui ondulent et couches de textures fines, Nash sculpte un album qui respire, offrant un espace de résonance aux auditeurs comme aux interprètes invités ; une œuvre ambient qui ouvre des perspectives sur les interstices de nos quotidiens, invitant chacun à s’y attarder avant la nuit…

Entre chien et loup

Photo Jonny Nash
Jonny Nash DR

Once Was Ours Forever s’installe où les ombres s’étirent. La guitare de Jonny Nash, jamais pressée, guide l’écoute vers des zones de calme absolu, tandis que le crépitement de réverbérations légères rappelle que tout est en mouvement, même dans l’apparente immobilité. Cette lumière de fin de journée traverse chaque titre, et l’on entend dans le jeu du musicien ce que le monde abandonne quand il s’endort : la douceur d’un air qui se refroidit, le bruit des pas qui ralentissent, le ciel qui se vide peu à peu…

Sur Angel, le saxophone de Joseph Shabason s’élève comme un souffle qui glisse sur un plan d’eau. Shoei Ikeda (Maya Ongaku) apporte d’autres respirations, tandis que la voix de Satomimagae (RVNG) sur Rain Song se dissout en couches spectrales, à la manière d’un murmure qui persiste après un rêve. Tom Katsurada (ex-Kikagaku Moyo) vient déposer son violoncelle par touches, ajoutant des ombres chaudes aux nuances pastel de Nash. Rien n’est forcé, tout semble gravité autour de la guitare, écho d’une Amérique cosmique sur Bright Belief ou d’un shoegaze fragile sur The Way Things Looked.

« The things that remain with you are the things that come in quietly. » – Jonny Nash

La délicatesse comme langage

Photo Jonny Nash
Jonny Nash DR

Jonny Nash persiste dans sa façon de rendre la musique vivante sans en trahir la légèreté. Les morceaux passent comme des nuages que l’on regarde sans attente, sans chercher à les retenir. L’album n’a pas besoin d’exploser pour émouvoir : il propose une écoute active qui laisse respirer le silence, tout en rappelant que la musique n’est pas qu’un flux continu, mais un espace où s’abriter. Chaque composition invite à trouver sa place dans le paysage sonore, que l’on soit amateur de folk, d’ambient ou simplement en quête d’un disque pour accompagner le jour qui décline.

Ce disque n’est pas un album de plus, mais un passage. Il ouvre sur un champ intérieur où chacun peut marcher à son rythme, loin de l’agitation. Jonny Nash nous murmure qu’il reste des territoires à explorer, des lueurs à capter, même dans les jours ordinaires. Once Was Ours Forever est une invitation à se perdre dans ce que l’on croyait déjà connaître, et à y trouver, sans bruit, un peu de beauté.

Buy Me A Coffee

 

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