Photo Philip Glass & Aphex Twin

Quand Aphex Twin rencontre Philip Glass : entre ambient techno et minimalisme classique

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En plein milieu des années 1990, un jeune électron libre de l’IDM britannique, Richard D. James alias Aphex Twin, écrit une lettre à une légende de la musique contemporaine américaine, Philip Glass. Le projet : une version orchestrale de Icct Hedral ; retour sur une rencontre musicale aussi improbable qu’inspirée

Découvrez les coulisses de la collaboration entre deux musiciens de mondes supposément opposés. Du geste spontané de Richard D. James a l’enthousiasme créatif de Glass, jusqu’aux critiques techniques exprimées par l’un sur le travail de l’autre, cette histoire résonne comme une passerelle artistique. Cet opus ouvre également des pistes sur la convergence entre musique électronique et classique, et laisse entrevoir, dans l’hybridation des genres, les nouvelles esthétiques à venir…

Le déclencheur ? Une lettre…

Photo Aphex Twin
Aphex Twin DR

Richard James voulait faire orchestrer une de ses compositions — Icct Hedral, tirée de l’EP Donkey Rhubarb, et l’album …I Care Because You Do (1995). Il avait envisagé Michael Nyman, mais Philip Glass répond présent à son appel. Le musicien raconte qu’il ne connaissait pas Richard James, mais que le jeune artiste lui écrivit une lettre directe, et qu’il accepta presque immédiatement « Richard James is quite a nice young man ». Il explique d’ailleurs qu’on ne peut comprendre une musique qu’en « sautant dedans », pas en théorie.

« I had no idea who he was, but I thought the music was interesting and I liked it right away. » : Philip Glass.

Le son du silence… ou presque – l’orchestration

Photo Philip Glass
Philip Glass DR

Glass remplaça les textures électroniques abrasives de la version originale par des cordes éthérées et un chœur spectral, donnant au morceau une dimension organique et funèbre à la fois. Le contraste est net : de la techno-ambience à un climat orchestral minimaliste. « Impeccable… sans les imperfections » – le regard critique de James. James se dit globalement satisfait du résultat, mais regrette que les enregistrements soient trop “parfaits” : il aimait les bruits parasites — raclements d’archet, textures imparfaites — qu’on a éliminés pour obtenir un rendu trop lisse, selon lui. En un mot, l’âme électronique lui manquait.

Photo Philip Glass & Aphex Twin
Philip Glass & Aphex Twin DR

Le dialogue entre musique électronique et musique savante est désormais fréquent, ce projet pionnier a cependant ouvert la voie à des ponts de création souvent célébrés — mais rarement aussi sincères. l’expérience prouve qu’il faut parfois accepter les imperfections pour préserver l’authenticité, cette ode à l’audace esthétique garde sa résonance… comme une invitation à composer demain. Cette collaboration intemporelle dessine encore aujourd’hui un chemin fertile entre deux univers musicaux.

Sources : MusicRadar & RBMA

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