LP Yemamaya

Yemamaya : entre océan et ondes

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À Lisbonne, entre les vagues de l’Atlantique et les ruelles pavées, le Brésil de Luizga s’est mêlé aux machines d’iZem. De cette collision douce est né Yemamaya, un premier album qui parle à nos corps tout autant qu’à nos esprits, avec le souffle salé des vagues et des rythmes qui battent comme un cœur ouvert sur le monde

Yemamaya, premier album du duo franco-brésilien Luizga & iZem, mélange racines afro-brésiliennes, textures électroniques et songwriting transatlantique avec une grâce radieuse. À travers des titres qui convoquent la déesse de la mer et reprennent Destiny’s Child avec audace, l’album propose un voyage lumineux où l’héritage rencontre la modernité, invitant à danser, à guérir, à se souvenir et à espérer. Une passerelle musicale entre spiritualité et groove, entre le Brésil, Lisbonne et le reste du monde, à écouter sans modération…

La mer qui murmure

Photo iZem
iZem DR

Yemamaya. Un mot tombé dans un rêve. Luizga se réveille avec ce souffle sur la langue, l’emporte jusqu’au micro, et sa voix claire se fond dans les nappes électroniques d’iZem. C’est une ode à Yemanjá, déesse de la mer et des origines, protectrice des marins et des mères, qui s’invite dans nos écouteurs avec un éclat solaire. Il y a quelque chose de profondément guérisseur dans cette chanson, comme une marée douce qui emporte les peines sans bruit. Les textures électroniques ne dominent jamais, elles accompagnent, respirent, se retirent comme l’écume, laissant la voix flotter dans un espace à la fois intime et vaste.

Reprendre Say My Name de Destiny’s Child pouvait sembler risqué. Mais ici, le classique R&B s’enroule autour d’une guitare brésilienne chaude, de rythmes inspirés de l’Afrobeats, et d’une section de cuivres qui surgit comme une vague de chaleur en plein milieu du morceau. Le résultat ? Une danse légère, un sourire, un souvenir des années 2000 qui se mêle au présent, sans nostalgie forcée. On y entend une joie, une manière de célébrer le passé tout en l’habillant de textures actuelles. On danse, sans s’en rendre compte.

“On a souvent l’impression que la mer se retire, mais elle revient toujours.” — Proverbe brésilien

Lumière transatlantique

Photo LUIZGA & iZem
LUIZGA & iZem DR

Feelings Going Through accueille la voix de Curumin, figure discrète mais influente de la scène alternative brésilienne. Sa présence apporte une chaleur supplémentaire à ce morceau qui oscille entre tendresse et groove, entre organique et numérique. Les percussions restent fines, les mélodies invitent à la balade intérieure, tandis qu’une basse subtile nous rappelle que même dans la douceur, le corps reste prêt à bouger. Ce morceau résume l’esprit de Yemamaya : un album qui prend soin de son auditeur tout en l’encourageant à ouvrir ses fenêtres.

Yemamaya n’est pas seulement un album “métissé”. Il est la preuve que les rencontres, les exils, les brassages et les rêves peuvent générer une musique ouverte, humble et lumineuse. On y retrouve des influences de la MPB (Música Popular Brasileira), des textures électroniques discrètes mais efficaces, et cette manière de naviguer entre introspection et célébration qui fait du bien dans un monde trop souvent pressé. L’album, paru le 27 juin 2025, s’écoute comme on respire après une averse d’été : profondément, avec gratitude, prêt à accueillir le soleil. Et puis, en refermant Yemamaya, on se dit que la musique, quand elle est faite ainsi, nous offre un morceau d’océan à emporter dans la poche, pour continuer d’avancer, un pas après l’autre, sans jamais oublier de danser.

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