LP More Reliqs

BiggaBush déterre ses reliques et leur redonne vie

3 min de lecture
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Ancien pilier de Rockers Hi Fi, Glyn “Bigga” Bush poursuit son chemin en solitaire. Avec More Reliqs, il revisite ses créations comme on rouvre un carnet de voyages. Résultat : une patine dub électrique, afro‑beat et trip-hop vaporeux

Dix titres retravaillés par BiggaBush, oscillant entre groove profond et textures hypnotiques, qui prolongent l’univers déjà esquissé sur Reliquary. L’artiste britannique poursuit son jeu d’équilibriste entre chaleur organique et production électronique. Un disque à la croisée des chemins, parfait pour qui aime voir les styles se mélanger sans complexe…

Une trajectoire hors des radars

Photo Glyn "Bigga" Bush
Glyn « Bigga » Bush DR

Moitié de Rockers Hi Fi dans les années 90, BiggaBush n’a jamais cessé de creuser son sillon hors des circuits mainstream. Ses productions empruntent autant aux riddims jamaïcains qu’aux pulsations afrobeat, nourries d’une fascination pour les musiques métisses. Avec More Reliqs, il exhume, recoud et recompose, livrant une vision personnelle du remix – ni club ni radio, mais pensée comme une cartographie intime. Des titres qui respirent l’espaceGrooverider (BiggaBush Version) ouvre le bal avec une basse charnue, presque viscérale. Suit Yunaa, voyage minimaliste où tout flotte, tandis que Psalm Remix injecte une spiritualité diffuse, entre réverbérations dub et nappes discrètes. À chaque morceau, on retrouve cette attention au détail qui fait la marque de Bush : une caisse claire étouffée ici, un synthé poussiéreux là.

« Je n’ai jamais été intéressé par suivre les tendances. Mon studio est mon laboratoire, et chaque piste est une expérience sonore » — Glyn Bush (interview sur 1BTN.fm).

Reliques sonores ou nouvelles pistes ?

Photo Glyn "Bigga" Bush
Glyn « Bigga » Bush DR

Roots Canal et Warrior Beats plongent dans un dub instrumental dense, tandis que In Water Disco esquisse des textures liquides qui rappellent l’école Bristol. L’album, s’il parle de « reliques », s’affranchit pourtant du simple recyclage : chaque version réinvente son propre espace, comme une réécriture sensorielle de fragments passés. Un artisan du groove en liberté : pas de featuring clinquant ni de gimmick racoleur. Juste BiggaBush, seul aux commandes, façonnant ses sons dans une veine artisanale rare à l’heure des algorithmes. More Reliqs donne la sensation d’une musique qui se construit dans la durée, loin du flux. Un disque pour qui aime écouter les strates, les échos, les imperfections qui font corps avec le groove. BiggaBush signe un album qui ressemble à une conversation feutrée entre ses machines et ses souvenirs. Ni nostalgique ni démonstratif : juste un groove intemporel qui s’écoute comme on feuillette des photos un peu délavées. À la fois familier et neuf ; ses reliques sont tout sauf figées.

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