De Puerto Montt, ville pluvieuse du sud du Chili, aux nuits vibrantes de Berlin, Francisco Riffo trace une trajectoire singulière. Avec Hyperme, paru le 5 septembre 2025 chez Modern Obscure Music, le musicien et sound artist s’affranchit des formats attendus de la dance music pour proposer une expérience hybride, où l’improvisation et l’intuition deviennent moteurs
Plus qu’un EP, Hyperme se présente comme une introspection sonore : un “hyper-moi” assumé, chaotique et contemplatif à la fois. Entre house classique et structures plus expérimentales, Riffo esquisse une musique à double lecture — autant physique que mentale. L’album interroge la frontière entre le club et l’écoute intime, prolongeant une recherche artistique qui s’ancre dans l’instant…
Hors des cadres
Hyperme n’est pas pensé comme un disque formaté pour les clubs, mais comme un territoire mouvant. Francisco Riffo y explore les décalages rythmiques, les signatures temporelles changeantes, les couches sonores imprévues. L’artiste abandonne l’idée de coller à un genre défini, préférant la spontanéité comme fil conducteur. Improviser pour mieux respirer : né des performances live entre 2023 et 2025, l’EP distille cette tension entre le contrôle et la surprise. Chaque morceau garde la trace du moment qui l’a vu naître : un geste improvisé, une pulsation saisie au vol, une stratification sonore qui refuse la fixité. Comme il le confie lui-même, certaines pièces — tel Bayonne — ont été composées “couché, casque sur les oreilles”, loin des codes de la production calibrée.
“Après des années à essayer de faire entrer ma musique dans des concepts prédéfinis, j’ai choisi d’embrasser la spontanéité et la superposition qui caractérisent mon processus créatif.” — Francisco Riffo (Modern Obscure Music, 2025)
Le club et l’intime
La musique de Riffo s’écoute debout, portée par la pulsation, mais aussi assis, plongé dans ses textures et ses détours. Elle se tient entre deux mondes : celui de la danse, physique et collective, et celui de l’introspection solitaire. C’est cette oscillation qui fait de Hyperme une œuvre singulière, ouverte à plusieurs modes d’expérience. Une plateforme en résonance ? Sorti sur Modern Obscure Music, label et plateforme pluridisciplinaire dédiée à l’expérimentation, Hyperme s’inscrit dans une démarche plus vaste : repousser les limites de l’écoute et de la création sonore. L’artwork de Mitchell Keaney parachève cette esthétique où l’image et le son se prolongent mutuellement. Avec cet album, Francisco Riffo affirme une identité musicale qui refuse la norme et assume l’instabilité comme richesse ; une invitation à explorer la danse autrement, entre intensité physique et vertige intérieur.
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