Un album écrit au bord du vertige, entre euphorie électronique et mélancolie synthétique. Avec Love On Ice, Johnny Sais Quoi signe un disque de transition, autant pour lui que pour celles et ceux qui l’écoutent : quitter, arriver, se perdre et se retrouver, dans une danse qui oscille entre fête et solitude
Italo-pop et New Wave revisitées, voix filtrées et synthés glacés : Love On Ice se glisse dans la veine d’une pop électronique où l’on danse autant qu’on se remémore. Un album court, dense, qui relie le corps et la mémoire…
Un miroir givré de nos élans
Dès No Guilty Pleasures, le ton est donné : un groove calibré pour le dancefloor, mais traversé de nuances plus intimes. Les synthétiseurs, aux couleurs italo-pop et new wave, déroulent des nappes scintillantes, tandis que les voix transformées ajoutent une distance troublante, comme si le chanteur parlait derrière une vitre de glace. Entre fête et retrait : au fil des sept titres, Johnny Sais Quoi navigue entre morceaux clubbing et plages contemplatives. Love On Ice, le morceau-phare, concentre cette ambivalence : rythmes pulsés, refrains accrocheurs, mais un arrière-goût de nostalgie qui persiste. Puis vient Ref 23, plus fragile, comme une pause où la fête se dédouble dans un miroir.
« Johnny crafts exquisite dancefloor-focused pop — familiar yet unique, imbued with his own touch, a distinctive sensibility, and a knack for infectious hooks. » — Music From Memory
La danse comme exutoire

L’album naît d’un moment de transition personnelle. Cela s’entend : la musique devient outil de catharsis. Elle célèbre l’énergie des changements de vie, mais en souligne aussi la vulnérabilité. « Se rassembler, se séparer » ; chaque morceau semble porter cette tension. Si les références au rétro sont assumées, Love On Ice n’est pas qu’un exercice de style. Les arrangements trouvent leur singularité dans une écriture serrée, sans fioritures, où la mélodie reste en tête après écoute. Court mais cohérent, l’album s’écoute comme un cycle : ouverture euphorique, descente introspective, puis conclusion apaisée avec Let’s Find A Home. Johnny Sais Quoi confirme que la pop électronique peut encore surprendre, surtout lorsqu’elle se nourrit de ses propres fractures. Un disque qui ne fige pas, mais qui invite à avancer, pas après pas, sur une glace mouvante.
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