Le 15 février 2022, la compositrice Ale Hop a sorti Why Is It They Say A City Like Any City? Son nouveau disque interroge nos façons d’appréhender les lieux dans lesquels nous évoluons
Le nouvel album de l’artiste expérimental d’origine péruvienne et berlinoise Ale Hop a été conçu dans un contexte d’immobilité. Réalisé en collaboration avec les musiciens·nes Ana Quiroga, Concepcion Huerta, Daniela Huerta, Elsa M’bala, Felicity Magan, Fil Uno, Ignacio Briceño, KMRU, Manongo Mujica, Moises Horta, Nicole L’huillier, Raul Jardín, Sukitoa Onamau, Tomas Tello, Why Is It They Say A City Like Any City? est un disque de musiques expérimentales comprenant six vignettes sonores qui interrogent sur le lieu, la circularité, l’enracinement et l’expérience…
Why Is It They Say A City Like Any City?
Suite à ses explorations sur la fixation inhérente de la musique à l’espace et au temps géographiques, que ce soit à travers le désir de la maison avec Apophenia (2019), ou l’agrandissement scientifique des mondes invisibles dans The Life of Insects (2020), ses précédents travaux chez Buh Records, la compositrice Ale Hop propose son quatrième album Why Is It They Say a City Like Any City?, conçu dans un contexte d’immobilité. D’origine péruvienne et basée à Berlin, l’artiste a profité des mois de confinement pour entamer un processus de collaboration à distance, en envoyant à treize musiciens du monde entier des messages postés depuis différentes villes, le long d’un voyage sud-américain où elle a journalisé ses impressions à propos de ces lieux à un personnage fictif intime, tout en réfléchissant aux questions de temps, de son, d’espace, de cosmologie et de mémoire coloniale…
La mémoire, diffuse et divergente, tend parfois la main vers le futur dans sa recherche de forme, se dessinant des reflets et des échos qui reviennent… comme jeter une pierre dans un étang et se faire renvoyer une pierre.
Les treize musiciens ont donc dialogué avec cette voix, en relevant évidemment le défi de répondre aux messages par des collaborations sonores. Cette expérience comprend des enregistrements de terrain (field recording), des percussions à la bouche (mouth drumming), des violoncelles drones, des boucles électroniques, ainsi que des rythmes et des voix arythmiques. Ale les a ensuite assemblés, en les superposant, en les tordant et en les transformant au format de vignettes sonores pour, chacune d’entres-elles, interroger l’emplacement, la circularité, l’enracinement et l’expérience. Le procédé marque une première dans son travail, puisqu’elle ne se sert pas de sa guitare !
Why Is It They Say A City Like Any City? Ale Hop a choisi de répondre à cette question par une rumination psychédélique… « Malgré les ressources technologiques qui semblent diluer les distances, la simulation de la proximité reflétée sur l’espace numérique est un corps vidé, un état de précarité, une surface plane ; incapable de retenir une expérience d’échange (…) Alors, j’ai commencé ce projet en me demandant comment échapper à l’expérience réduite du virtuel ? L’idée derrière cette expérimentation était que mes messages et les lieux qu’ils décrivent pouvaient conduire la composition, être un catalyseur, une partition. Ainsi , d’utiliser la géographie comme outil de mémoire et d’imagination, pour faire émerger de nouveaux paysages sonores. »