Un mercredi de septembre, au cœur de Wembley, un souffle fragile traverse l’arène. Portishead, après des années de silence, prête sa voix émue à Together for Palestine, un concert-bénéfice minutieusement orchestré par Brian Eno. Entre nostalgie et urgence humanitaire, la musique devient un acte politique, un message porté par des artistes qui refusent le silence
Portishead enregistre une tendre, rare, performance de Roads pour l’événement du 17 septembre. Cent pour cent des recettes sont dédiées à Choose Love, destinées à la résistance et à la résilience d’une population oubliée. Cette mobilization artistique, partagée par une pléiade de musiciens, comédiens et penseurs, dépasse le bruit des projecteurs : c’est un souffle d’humanité cristallisé…
Réverbération du passé

Les notes de Roads, prélude à Dummy, vibrent à nouveau, chargées de souvenirs. La voix de Beth Gibbons, timide et puissante, évoque une nostalgie qui enflamme un public silencieux. C’est un rare murmure, le contour fragile d’une mémoire collective. Trois ans depuis leur dernier concert – mais des années d’écart avant cette brève lumière partagée. Quand la musique devient prière. Portishead ne joue plus seulement de la musique. Ils se lèvent, tendent la main : “The genocide must stop”. Le silence est brisé, l’indifférence refusée, le geste devient parole et la parole, une promesse de voir, d’entendre, d’agir.
“We are incredibly honoured to stand in solidarity with Palestine and be part of this crucial event. The genocide must stop.” – Portishead (DJ Mag).
Tissus d’artistes et de solidarités

À côté du trip-hop millésimé, une constellation d’artistes – Celeste, James Blake, Jamie xx, Rina Sawayama, Damon Albarn, aux côtés d’artistes palestiniens – tisse le lien de la solidarité universelle. Chacun apporte sa voix, sa visibilité, sa vérité. Le concert devient mosaïque : de la musique, du cinéma, du témoignage. Bénéfice et urgence : pas un divertissement, un acte de soutien concret. Choose Love reprend la totalité des billets, collectés pour Gaza. L’argent n’est pas abstrait ; il circule jusqu’aux humanitaires locaux. Une éclaircie dans un horizon assombri. Et puis, dans cette salle obscure, une lumière fragile repousse l’ombre – celle de la mémoire, de la musique, de l’âme. Ce septième jour de septembre, les notes de Roads portent l’horizon d’un possible. La solidarité, quand elle aime, invente un espace sacré où le futur peut encore respirer.
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