Quand la banalité d’un rappel — “arroser les plantes” — devient le déclencheur d’un voyage sonore interstellaire. Avec Water Planets, publié en août 2025 chez Projekt Records, l’Australien Mirko Ruckels, connu sous le nom de deepspace, imagine un refuge aquatique et musical où l’ambient se mêle à la science-fiction
En deux volets distincts — l’un contemplatif, l’autre technologique — l’album déploie un récit d’anticipation où la musique devient océan, machines et écologies s’entrelacent. Fidèle à sa sensibilité impressionniste, Ruckels colore ces mondes d’échos raveliens et de nappes électroniques translucides. Publié en août 2025 chez Projekt Records, Water Planets est signé par Mirko Ruckels, aka Deepspace. Cet album ambientest un diptyque sonore : d’abord, une immersion apaisée dans les profondeurs, ensuite, une exploration technologique respectueuse. Entre narration dystopique et émerveillement ambient, deepspace signe une déambulation musicale sensible…
Sable & Onde Lumineuse
Deepspace DR
La première moitié coule comme une eau lente, translucide, où chaque note se dissout dans des algues de synthèse. Ruckels y dévoile son goût pour la suggestion plus que pour l’évidence : une esthétique nourrie de Debussy et de Ravel, filtrée par une lenteur ambient. On y perçoit une architecture intime, presque aquarelle, où la clarté est aussi fragile que le souffle d’un récif… La seconde partie s’électrise : drones et séquenceurs se croisent comme des vaisseaux venus prélever l’eau des planètes Hydros. Ici, le musicien laisse parler sa fascination pour le futur technologique, mais il en conserve une nuance poétique. Ses machines ne détruisent pas ; elles écoutent, dialoguent, épousent les écosystèmes. Une ambient qui concilie l’ingénierie et la délicatesse.
“This album in particular is so effortlessly complex that it’s a pure joy to listen to”. — Kar Peri (commentaire Bandcamp)
De l’idée à l’odyssée
Deepspace DR
Rewind : tout est parti d’une simple erreur de saisie, le hasard d’un “water planets” mal orthographié. — “water plants” devenu “water planets” — un accident qui s’est transformé en cosmos narratif. Fidèle à sa démarche, deepspace fait de l’infime une source d’imaginaire. Cet album témoigne de sa capacité à transfigurer un détail quotidien en fresque immersive, à étirer l’instant pour qu’il devienne monde. Échos & Résonances : la communauté ambient a rapidement salué cette œuvre comme l’une des plus abouties de sa carrière.
Les auditeurs y voient une double odyssée : “part one is more ambient, and part two is more sequencer driven” écrit l’un d’eux, tandis qu’un autre confie : “It’s the best ambient music I’ve heard in years. Lots of variety in its watery style”. Dans l’écho bleu de Water Planets, Mirko Ruckels nous rappelle que la musique ambient n’est pas figée, jamais : elle respire, s’étend, se réinvente. Une musique comme une bouée de son, tendue vers l’avenir, mais ancrée dans une sensibilité profondément humaine.