No Highs par Tim Hecker

Tim Hecker sort l’album No Highs

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Tim Hecker sort No Highs, un album sauce Douce-amère, formidablement texturé, où les morceaux accompagnent sa réflexion sur la société

Dans le domaine de la musique ambient, et d’ambiance exploratoire, il est assez rare de rester curieux et inclassable, comme le compositeur canadien Tim Hecker, musicien électronique et artiste sonore basé à Los Angeles et à Montréal. Il a d’abord enregistré sous le nom de Jetone, puis s’est fait connaître internationalement grâce à des enregistrements publiés sous son propre nom.Au cours de ses 15 années de carrière, il est s’est exprimé avec des nuances de bruits électroniques réfléchis, de conceptions sonores expérimentales et de compositions modernes avec une touche plutôt habile et distinguée, à l’image de son nouvel album, No Highs

No Highs

Tim Hecker in studio
Tim Hecker DR

Le dernier disque du compositeur canadien Tim Hecker sert de phare au déluge d’ambiances corporatives faussement positives actuellement en vogue. Qu’il s’agisse d’un avertissement ou d’une promesse, No Highs (Kranky, 2023) tient ses promesses – c’est une musique d’austérité et d’ambiguïté, purgatoire, et qui donne parfois le mal de mer. Un anti-relaxant déchiqueté pour notre époque médicamenteuse, brut de décoffrage et indéfini.

La programmation d’impulsions en code morse clignote comme des signaux de détresse, tandis qu’une tempête de cordes, de bruits et de sons graves se profile au loin… L’électronique traitée frissonne et tremble contre des assemblages de tensions crépitantes, de cors mantriques, dont le sax modal exquis de Colin Stetson, et de touches cathédrales à la tonalité changeante. Tout au long de l’œuvre, les morceaux accumulent et évitent les effets dramatiques, plus à l’écoute du ressac que du crescendo. Hecker mentionne la “négation” comme une sorte de muse – le sens du tumulte sans grandiloquence, des extases attachées, une évasion de l’évasion. C’est un antagonisme à la fois brusque et séduisant, dépourvu de résolution, qui invite l’auditeur à s’enfoncer toujours plus profondément dans ses alchimies grises d’inquiétude magistrale où l’on reste sans voix, et ça l’est : magistral !

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