Vingt ans après les débuts de Hudd Traxx, le label mancunien offre enfin son premier album long format. À l’autre bout du fil ? Iron Curtis, producteur berlinois et fidèle compagnon de route. Avec Dial Me In, il livre une house chaleureuse, profonde, tissée d’échos ambient et de breakbeats doux, comme une conversation intime avec la piste de danse
Dial Me In, de Iron Curtis, réunit sept morceaux en guise d’introduction au futur album complet : Speak To Me, Baby, Roxy, Dial Me In, Slipstream, Troubles, Bodycode et SignalSignal. Un voyage House entre brume et clarté, conçu pour relier les sphères du club, du salon et de la pensée en mouvement ; sortie annoncée le 19 septembre 2025, sur Hudd Traxx…
Hudd Traxx n’avait jamais publié d’album
Deux décennies à distiller des maxis, à sculpter la matière house dans son grain le plus sincère, à laisser les tracks respirer. Confier cette première longue traversée à Iron Curtis n’a rien d’un hasard. Depuis ses débuts, Johannes Paluka habite le label avec une fidélité rare, une science du détail qui rend la house à la fois tactile et rêveuse. Sur Dial Me In, chaque titre se déroule comme une station du voyage. Speak To Me, Baby s’ouvre en apesanteur, Roxy apaise, Slipstream s’élance avec un groove feutré, Troubles frôle l’ivresse du matin. Rien de spectaculaire, tout de sensuel. La tension est intérieure, presque méditative.
« Quand Eddie Leader m’a proposé de faire le premier album du label, j’ai dit oui sans réfléchir. Je voulais que ce disque soit une lettre à la house que j’aime — celle qu’on écoute en conduisant, en courant, ou juste en rêvant. » — Iron Curtis
Le fil conducteur ? La main du DJ
Celle qui pense le flux, équilibre les contrastes, ménage la respiration du danseur. Iron Curtis travaille comme on assemble un set : chaque morceau appelle le suivant, chaque texture s’ajuste à l’espace. Ses nappes s’étirent sans s’épuiser, ses basses roulent sans lourdeur. On entend le studio, la patience, et cette capacité à faire tenir l’émotion dans la mécanique. Hudd Traxx, le label d’Eddie Leader, né à Manchester dans les boucles du Chicago sound, se donne un nouveau souffle, celui d’une maison capable de raconter le temps long. Dial Me In n’est pas une rétrospective : c’est un point de passage, un disque qui parle du présent avec la mémoire du passé. Et quand SignalSignal referme le voyage, tout semble à sa place. La ligne est claire, le geste simple, l’écoute ouverte. Une façon douce de rappeler que la house, parfois, n’a pas besoin de hausser la voix pour rester essentielle.
