Brooklyn, sous la lumière changeante des clubs, l’écho du vécu personnel. Avec Promise, Bad Colours navigue entre house qui pulse et introspection feutrée. Le quatrième LP – après le collectif Been Here Before (2024) avec Cor.Ece -, s’offre comme un voyage fluide,plancher du dance-floor d’un côté, casque sur les oreilles de l’autre
Entre rythmes hypnotiques et instants suspendus, Promise de Bad Colours explore la vulnérabilité, le désir, la transformation. Une ouverture vers un terrain où la club culture s’entrelace à la confidence, où chaque morceau devient une pièce d’un miroir intérieur. En club ou chez soi, l’écoute devient moment ; c’est là, que la promesse est tenue…
Groove & regard intérieur

L’album débute avec le titre-éponyme Promise, un tempo house soutenu par la harpiste britannique Rachel Kitchlew et des fragments de voix féminines évoquant des ombres. Texte et musique prennent place côte-à-côte, le groove attire, l’âme écoute. Le choix d’un instrument organique comme la harpe au-sein d’un environnement techno house est un pari, un pont entre la grâce classique et l’énergie souterraine. Ce type d’alliance instrumentale (harpe + house-groove) laisse entrevoir une volonté de transcender la simple piste de danse. Cela repose sur des schémas observés dans l’œuvre.
Collaboration & effluves urbaines : sur We Never Choose (feat. Life On Planets), Bad Colours mêle rap et chant soul, enveloppés d’un filtre typé club. Puis Freaks avec le duo Ninjasonik installe une basse lourde, un flow rapide, une texture plus brutale, plus « urbain-dance-rap ». La palette s’élargit : UK garage, proto-techno, hip-hop se croisent. Comme l’indique la fiche du label : « Fusing house, proto-techno, soul, hip-hop, and UK garage… ». Cette diversité n’écrase cependant pas le disque, elle lui donne souffle et respiration.
« Every track balances groove and message, body and mind, a testament to a producer who has lived the life and learned the lesson. » – knightsoftheturntable
Silence, désir & transformation

Au-delà du rythme, l’album amène des instants plus calmes : Moment of Silence (feat. Brandon Markell Holmes) s’installe en rythme tard-nuit, émouvant plus qu’exubérant. Le morceau Home clôt l’album sur un groove piano-inspiré (à la Masters at Work) et un spoken-word intime de Bad Colours lui-même. Et puis la thématique de la transformation : vulnérabilité, désir qui se déploie, métamorphose du clubber en esprit pensif. Comme l’affirme un article : « Driven by hypnotic rhythms and personal storytelling, Promise explores themes of vulnerability, desire, and transformation ». Un équilibre subtil entre le corps qui bouge et l’âme qui écoute.
Contexte & trajectoire artistique. Ibe Soliman, derrière Bad Colours, est Londres-né, élevé dans le Maryland, basé à Brooklyn. Il possède une carrière riche (DJ avec James Murphy, Mark Ronson, Q-Tip, production pour Kendrick Lamar, Faith Evans, collaboration avec le rap-coréen Jay Park). Le label Bastard Jazz Recordings est un terrain de jeu hybride, qui aime mêler jazz, house, soul, grooves souterrains. Les amateurs de dance-floor, comme ceux qui attendent une dimension plus profonde, seront comblés avec Promise, Bad Colours signe un disque qui ne se contente pas de faire bouger les pieds : il invite à sentir, à réfléchir, à se transformer.
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