Houz-Motik s’est aventuré à Astropolis, l’un des plus anciens et mythiques festivals de musique électronique de l’hexagone, on vous raconte
Un festival pour certain, un pèlerinage pour d’autres ! Participer à Astropolis c’est entreprendre un voyage qui peut s’avérer assez long si vous ne vivez pas à Brest, mais le trajet est plus agréable avec des bouteilles d’eau et quelques mixes tape. Le départ tardif compromet notre présence aux évènements du vendredi, dont la petite fête « off » avec Manu le Malin.
S’il ne pleut pas notre soirée est tout de même arrosée, l’accueil Breton est loin de n’être qu’une légende… Samedi, petite ballade en ville, Beau Rivage prend ses airs de colonies de vacances, il reste peu de places sur les espaces verts pour poser ses fesses. D’ailleurs , le plus souvent, les gens sont souvent debout et dansent, séquence échauffement.

Puis, direction le sous-sol du Vauban pour l’avant-première du film Ex-Taz. Le son n’est pas terrible (quid du système de la salle, du film lui-même ?) mais le documentaire fourmille d’informations intéressantes sur l’évolution des musiques électroniques en France, seulement, faute d’une grosse participation à cette séance, la projection ne sera pas suivie du débat annoncé… Retour à Beau Rivage pour prendre l’air, et l’apéro !
Dans la navette qui mène au manoir de Keroual l’excitation monte. L’écho des cris et des sifflets passe de l’avant à l’arrière du bus, quelques vannes fusent en direction des véhicules contrôlés par la gendarmerie en bord de route. Beaucoup de sourires, entrecoupés de rires, mais aussi des questions : « Tu crois qu’il y aura encore la grande roue ? Il joue sur quelle scène Manu le Malin ? Quelqu’un connaît le prix des pintes ? ».
Le bus n’ayant pas perdu son moteur dans la longue côte, il nous dépose à l’orée d’une forêt. Petite marche à travers les bois pour entrer sur le site ; des gens boivent en attendant leurs amis, des gens boivent sans attendre personne, quelques vendeurs chuchotent (façon slam) la carte de leurs produits quand, quelques mètres plus loin, des flics font leur ronde… Tout le monde est dans la place.

Touchdown
Première étape : rapide inspection des lieux pour voir si rien n’a changé depuis l’an dernier. La décoration de la cour du manoir semble différente, la grande roue s’est éclipsée au profit d’un carousel balançoire ; attraction hautement adoubée par les amateurs de selfies, et de flou artistiques… Deuxième étape : changer des euros contre des “Token”. Troisième étape : commander une pinte au bar le plus proche, trinquer à la santé de la 21e édition du festival, puis voyager…
La scène Mekanik (programmée par Manu le Malin) se remplit vite, les amateurs de Koudlam semblent ne pas vouloir en perdre une miette, nous non plus. Onirisme à hautes fréquences, sa voix caresse ses compositions et envoûte l’audience, le temps semble se suspendre, Koudlam n’est peut-être pas chamane mais on a le droit d’en douter…
Inside out ?
Mondkopf enchaîne, le début de son live est super trippant mais nos oreilles ont besoin de faire une courte pause, le temps de se rendre à l’Astrofloor fera l’affaire, Squarepusher est déjà sur scène. Difficile de savoir s’il est réellement emmitouflé dans une combinaison d’apiculteur, et s’il n’a pas trop chaud, mais nous avons la confirmation que l’ère des vêtements connectés approche à grands pas ; la vidéo fait des allers-retours entre l’écran situé derrière la scène et la tenue de l’artiste. Ecran furtif, visuel parfait, musique exigeante, on est ravi ! Ceux qui ont aimé l’album Damogen Furies en redemandent, alors que survient le double effet kisscool : après avoir jonglé entre ses machines pour en extraire un miel plutôt épicé, il se consacre à sa guitare basse et nous guide sur un sentier abrupte, mieux vaut le suivre si l’on souhaite ne pas se perdre, lui seul semble connaître l’accès, on est dans la cordée, on ne lâche rien !
Freak you
S’ensuit une dernière longue promenade, et des discussions savoureuses, parfois incongrues avec des festivaliers, comme ce garçon en quête d’une information capitale : l’heure et le lieu de passage de Nina Kraviz. Imaginez sa tête lorsqu’on lui avoue qu’une faille spatio-temporelle le maintient en… 2013 ! On part écouter Lil Louis, la légende de Chicago navigue facilement entre classiques house et techno. Alors oui on connaît les morceaux, mais le soleil du matin a la politesse de répondre aux sourires des festivaliers, et on se dit que l’on n’a pas besoin d’aller à la messe, Lil Louis s’en charge majestueusement.
Après une belle excursion en plein air pour les 20 ans d’Astro l’an passé, la salle inférieure du Vauban accueille de nouveau la clôture du festival. La fréquentation est “à taille humaine”, il fait vite chaud ! Clara 3000 ouvre le bal avec la fraîcheur d’un set tout en finesse, suivie par le live hypnotique de Fairmont. A l’aise, avec ou sans baskets, Manu le Malin, aka The Driver, partage son énergie et embarque tout ce petit monde jusqu’à la fin, jusqu’au moment où l’on se dit : à l’année prochaine ?

Bonus Astro 2015
– Brest au réveil, ou au coucher…