Tuto : Sampling

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Peut-on pratiquer le sampling sans être poursuivi au tribunal ? Oui, notamment si l’on ne publie pas les créations contenant des samples issus d’oeuvres protégées. Pour sortir un disque légalement avec des échantillons il y a quelques astuces. Petits conseils, de Scott Parsons, pour créer sans se mettre la pression

Les échantillons, plus couramment appelés “samples”, sont de petites portions de son emprunté à des oeuvres existantes et réutilisés dans de nouvelles créations. L’ancêtre du sampler est le Mellotron, utilisé entre autres par Sir Paul McCartney. Le premier sampler (numérique) sors des usines en 1979, c’est le mythique Fairlight CMI popularisé par Herbie Hanckok. Les années 80 dévoilent de nombreux hits conçus par les machines de plusieurs fabricants : Akai, E-mu, Ensoniq, Korg, Kurzweil, Roland, Yamaha…

 

Les anecdotes à propos de morceaux contenant des échantillons non libres de droits ne manquent pas, et font parfois jaser. C’est le cas de GymTonic (Bob Sinclar – Thomas Bangalter) qui contient un sample de la voix de Jane Fonda. Sample utilisé sans son autorisation, de même que l’échantillon extrait de “Bad Mouthin (Motown). Toute cette histoire est racontée dans French Touch de Stéphane Jourdain, mais également par ici.

 

Les samples sont désormais très faciles à faire, ils s’intègrent dans n’importe quelle station audionumérique (DAW : Digital audio workstation), et trouver des contenus audio à échantillonner n’est pas la chose la plus difficile à faire. Mais si l’on est tenté de sampler des oeuvres qui nous ont inspirées on peut aussi se livrer à la pratique de l’échantillonnage équitable afin d’éviter les mauvaises surprises. Le petit guide de Scott Parsons explique, étape par étape, comment créer un échantillon en parfait accord avec la législation.

Quelques conseils pour trouver des échantillons gratuits :

 

  1. Utilisez Creative Commons – Il s’agit d’une organisation de licence qui favorise l’utilisation équitable du travail artistique, afin que des artistes puissent librement utiliser les créations d’autres artistes. Par ailleurs, l’outil dédié ccMixter est idéal pour trouver tous types de sons de manière totalement légale.
  2. Recherchez vos sons dans “le domaine public” – Quand un artiste crée ils obtient des droits de propriété. Mais après un certain laps de temps ces droits expirent et entrent dans le domaine public (en France cette durée a été étendue à 70 ans après la mort des auteurs). La rubrique musique du site archive.org est un bon endroit pour trouver des sons issus du domaine public.
  3. Rendre l’échantillon “non reconnaissable” – Pour faire en sorte que votre échantillon ne soit pas reconnu vous pouvez appliquer toutes sortes d’effets. Inverser son sens de lecture, ajouter de la distorsion, l’étouffer dans le mixage, etc etc… Vous devez faire de votre échantillon soit un élément tout à fait nouveau, même si le son d’origine est là quelque part, en aucun cas il ne doit être reconnaissable.
  4. Utilisez des “packs libres de droits” – Des sites tels Que Wavy.audio fourni des Kits d’échantillons 100% gratuits et juridiquement libres d’utilisation pour vos propres morceaux. Plus de stress, ces ressources sont par ailleurs une solution idéale pour réaliser des projets conceptuels autour de ces petits packs de samples.
  5. “Clearer votre échantillon” – Si tout ce qui vient d’être évoqué ne réussit pas et que vous ne voyez pas d’autre solution que d’utiliser le son original sous copyright, vous pouvez tenter d’obtenir une “clearence” de l’échantillon auprès du propriétaire. Cela se pratique lorsque l’on souhaite publier une oeuvre contenant des  éléments dont les droits sont détenus par un compositeur ou un éditeur, l’enregistrement est généralement la propriété de l’artiste, ou de son label. Pour “clearer” un échantillon, vous devez obtenir la permission des propriétaires, mais pour conclure un accord d’utilisation l’aventure peut s’avérer être assez coûteuse. Lorsque l’on n’a pas vraiment de budget à y consacrer, la meilleure solution reste les méthodes d’échantillonnage libres de droits mentionnées ci-dessus.

Pratiquer l’échantillonnage de façon intelligente

Il ne faut surtout pas avoir peur de faire de longues recherches, d’y passer du temps, donc ne pas être trop pressé. Puis il faut bien s’assurer de toujours savoir qui détient les droits sur ce que vous avez échantillonné.

Chercher une aiguille dans un meule de foin…
Maintenant que vous savez où trouver de bons échantillons, vous devez commencer à écouter les sons d’une manière différente. Evitez d’écouter toute la chanson, concentrer-vous sur les petites parties, les breaks. Si vous êtes à la recherche de percussions écouter plutôt les parties de batterie. Si vous êtes à la recherche d’ambiance, de thèmes, concentrez-vous sur les cordes.

Comment utiliser des échantillons ?
Trouver un échantillon dans une chanson et l’utiliser dans un rythme. Il y a de nombreuses façons pour échantillonner : boucles, one-shots, chants… Par exemple, un petit bout d’orchestre du thème de Dragnet. L’original se trouve grâce à l’outil de recherche du domaine public sur archive.org :
 
Vous pouvez voir le sample mis en évidence dans la forme d’onde ci-dessous, avec Simpler d’Ableton.

Explorez les options de votre station audionumérique et essayer le morphing, ou le retournement, de votre échantillon. La plupart des logiciels audio numériques ont aussi la possibilité de jouer votre échantillon comme une voix multi-octave. Voici par exemple comment utiliser l’échantillon simplement avec la partie baterie du pack d’échantillons de Dead Horse Beats… Ecouter ici.

Maintenant que vous savez comment faire des d’échantillons et les insérer dans un pack, vous avez la possibilité de les présenter sur le site Wavy.audio, c’est ouvert à tous types de producteurs, il suffit d’utiliser le formulaire et de soumettre vos packs. Il y en a un nouveau par semaine.

Source Landr.

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