Mwandishi (1970) est le dixième album d’Herbie Hancock. La tournée fait escale à Paris en 1972, archive vidéo
La tournée qui suit la sortie de Mwandishi fait escale à Paris, Herbie Hancock et son Mwandishi Band jouent au Studio de Joinville le Pont. Le concert, enregistré le 23 mars 1972 par Jazz Harmonie, une émission de la télévision française.
Une partie du live tourne sur les Internets, notamment depuis 2017 sur la page Youtube de The Mwandishi lui-même (?) Sur scène : Herbie Hancock, Bennie Maupin, Julian Priester, Eddie Henderson, Buster Williams, Billy Hart.
Psychédélisme et jazz
Au début des années 1970, Herbie Hancock manifeste l’expression d’une rébellion contre les conventions : « de bien des façons, nous étions à la recherche de nouvelles parties de nos personnalités à travers l’art ». Il est clair que ce disque constitue l’un de ses premiers départs des idiomes traditionnels du jazz, mais c’est aussi l’apparition d’un nouveau style, créatif et original, assez psychédélique, qui séduit un plus large public, juste avant Head Hunters (1973), l’un de ses albums les plus célèbres.
Cependant, pour Hancock, Mwandishi était également une tentative de prolonger les théories commencées avec Miles Davis sur In A Silent Way. Ses précédentes tentatives, en matière de fusion jazz, comprenaient Fat Albert Rotunda, un album conçu pour la série télévisée Hey, Hey, Hey, It’s Fat Albert, qui inspira plus tard Fat Albert et Cosby Kids de Bill Cosby.
Mwandishi, un nom Swahili
Mwandishi est un nom Swahili, issu des langues swahilies. Il s’agit d’un groupe de langues bantoues de l’Afrique de l’Est, leur vocabulaire commun leur permet à un de leurs locuteurs de se faire comprendre des divers locuteurs de ce groupement de langues.
Hancock adopte ce nom à la fin des années 1960, suivi par les membres du Sextet original : Mchezaji / Buster Williams (basse) ; Jabali / Billy Hart (batterie) ; Mganga / Eddie Henderson (trompette, bugle) ; Mwile / Bennie Maupin (clarinette basse, flûte alto, piccolo) ; Pepo Mtoto / Julian Priester (trombones ténor et alto) et Ndugu / Leon Chancler (batterie et percussions).
« C’était trop lourd pendant trop longtemps, pour moi comme pour le public. J’ai dissous l’orchestre et je me suis dit que j’allais prendre un peu de recul. A ce moment-là, je ne savais vraiment pas ce que j’allais faire. Je pensais même aller voir ailleurs que dans la musique… »
(Herbie Hancock)
Le disque de Mwandishi
Mwandishi a été enregistré en janvier 1971 aux studios d’enregistrement Wally Heider, à San Francisco, en Californie. Enregistré à l’origine par le Mwandishi Sextet qui, à cette époque, a été construit autour d’Herbie Hancock et des notions progressistes de funk, de jazz et de rock.
Réédité en un seul set sous le nom de Mwandishi: The Complete Warner Bros. Recordings en 1994 et comme The Warner Bros. Years (1969-1972) en 2014. Pour découvrir pleinement cette extraordinaire aventure musicale , on vous conseille de completer l’écoute avec la lecture de l’excellent article de Laurent de Wilde, intarissable sur le sujet !