EP FR262 de Greg Paulus

Greg Paulus présente City Movements, un savoureux EP de trois titres House

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Le producteur trompettiste Greg Paulus sort City Movements chez Freerange Records, certainement l’un des meilleurs EP de House Music en ce début d’année 2021

En ce début d’année Freerange records ne nous a pas envoyé de chocolats mais c’est loin d’être une déception. Au-delà de prendre soin de notre foie, le label soigne nos oreilles et notre cœur avec une House Music profonde et émouvante. De quoi nous remonter le moral alors que l’accès aux pistes de danse nous est toujours interdit… Davantage connu pour être la moitié du groupe No Regular Play, Greg Paulus est apparu sur des labels tels que Soul Clap, Let’s Play House, Ghostly International et Kompakt, son nouvel EP, City Movements, est désormais disponible !

City Movements : trois titres, trois bombes

Pour City Movements, Greg Paulus livre trois titres savoureux et brillants, mettant en lumière ses talents de trompettiste, de chanteur et de producteur. La face A est consacrée au titre Breezy Point, on y découvre la voix sensuelle de l’artiste, soutenue par un rythme croustillant et le groove d’une ligne de basse mijotée sur ses synthés Moog. L’ouverture de la face B se fait avec Do You Love Me?. Si l’on sent très clairement un hommage au funk de Prince, le titre est loin d’être vampirisé. Ce morceau est co-produit avec un autre artiste de Brooklyn, Taylor Bense. L’approche y est plus jazzée, les arrangements de trompettes filtrés ajoutent une certaine profondeur, et le groove nous donne envie de fouler à nouveau les dancefloors. Mr. Lee’s Trophy Theme clôture cette brillante sortie. Greg Paulus et le producteur Teddy Stuart y réinventent une scène où Spike Lee est dans sa limousine, en route pour les Oscars dans son costume violet Prince, afin de récupérer son trophée bien mérité… Un morceau avec beaucoup d’humour et de finesse dans les arrangements des voix sautillantes, que l’on peut également écouter dans la vidéo Test Pressing que Greg nous a envoyé…

Questions / Réponses

Basé à Brooklyn. Greg Paulus a pris le temps de répondre à quelques questions, il évoque le choix de son instrument de prédilection, la trompette, mais aussi son amour pour le jazz et les musiques électroniques, notamment la House…

Houz-Motik. Depuis de nombreuses années, vous produisez et tournez dans divers registres musicaux. Au départ, pourquoi avoir choisi la trompette ?
Greg.Paulus. Je l’ai choisi parce que c’est le seul instrument avec lequel j’ai pu faire un son lorsque nous avons eu à choisir à l’école. De plus, mes amis plus âgés jouaient déjà de la trompette, alors c’était plutôt fini pour moi ! (rires)

H.M. Certains trompettistes ont des approches intéressantes dans le croisement de registres musicaux, en particulier l’incursion des musiques électroniques. Eric Truffaz, Nils Petter Molvaer et Jon Hassell sont notamment de très grands joueurs avec l’espace et le temps… Qu’est-ce qui vous a amené à produire de la Dance Music ?
G.P. Ce sont vraiment de grands joueurs ! Je suis arrivé à la Dance Music de différentes manières. Je venais de terminer mon diplôme en trompette jazz à la Manhattan School of Music, et j’étais un peu déçu par la scène jazz, je cherchais autre chose, avec des restrictions moins traditionnelles. Je suis allé à une fête un peu au hasard, et j’ai entendu cette musique que mon ami altiste et moi ne pouvions décrire que comme techno minimale ! (rires) Il se trouve que c’était la musique de Matthew Dear, avec qui j’ai fini par jouer dans son groupe quelques années plus tard. C’était aussi une soirée Wolf + Lamb, dont j’ai fini par rejoindre le label – il y avait donc beaucoup de présages ce soir là – J’ai également été présenté à Apparat, Green Velvet et Apendics.shuffle au Decibel Festival, et je suis tombé amoureux de ces musiques. Mes amis m’avaient beaucoup fait écouter Autechre, de Lusine, et de vieux Ghostly Records, etc.

H.M. Il y a beaucoup de sensualité dans vos collages de House Music, mais aussi de la finesse, de la précision. Quelle est la place de la danse et du corps lorsque vous composez ?
G.P. Merci ! Déjà, j’essaye de ne jamais travailler assis. Je suis toujours en mouvement, bondissant de haut en bas, en mode performance. Cela aide vraiment à se concentrer sur l’aspect danse. J’ai grandi sur Pricne et Sade quand j’étais très jeune, donc je pense cette sensualité ne m’a jamais quitté. De plus, je ne vais pas en club pour me gratter le menton, je veux bouger et m’éclater.

H.M. Pourquoi avoir choisi d’intituler votre EP City Mouvements ? Si l’on s’en tient à l’aspect littéral de ces mots, cela peut paraître intrigant, car en 2020, ces mouvements ont temporairement évolué… Est-ce une ode à la période d’avant la Covid-19, ou bien est-ont totalement à côté de la plaque ? Comment voyez-vous l’année à venir ?
G.P. Je n’y avais encore jamais pensé ! En fait, j’ai trouvé ce titre pour un projet d’enregistrement de field recording à New York, et qui n’a pas abouti. Je voulais utiliser ce nom avant de passer à quelque chose de nouveau, et comme je suis toujours en train de bouger, j’ai écrit ce disque dans 3 studios différents de la ville, et ça a l’air de bien fonctionner. J’aime l’orientation urbain / ville dans mon son et dans mon esthétique, alors j’ai vraiment pensé que cela fonctionnait. Je n’ai pas encore fait de musique pour le pays (rires) mais je suis sûr que je le ferai à un moment donné ! Je ne sais pas vraiment comment je vois l’année à venir. Tout cela est si inquiétant, mais je suis également chanceux d’être arrivé jusqu’ici. J’ai hâte de recommencer à jouer et de parcourir le monde, pour rendre visite à des amis et partager ma musique avec les gens. Honnêtement, je ne suis pas sûr que les choses redeviendront vraiment les mêmes. Même quand je regarde une vieille émission de télévision, je me dis “Woah où sont vos masques les gars!?!?”. C’est vraiment foutu (rires).

H.M. Chet Baker a fait une incroyable cover de la chanson I fall in Love so easily, vous sentez-vous proche de son travail, et tombez-vous facilement amoureux ?
G.P. J’adore Chet Baker, pas seulement à la trompette, car sa voix aussi est unique, elle ne ressemble à aucune autre. Au début de ma vie, j’étais beaucoup plus amateur de Bebop, et de jeu plus sauvage, mais plus tard, j’ai vraiment adoré son style mélodique et lyrique. Maintenant, je suis beaucoup plus à la recherche de ce type de son. Je dirais que je tombe amoureux trop facilement, ou du moins je le faisais ! Désormais, je ne suis probablement plus qu’un vieux coup blasé… Jusqu’à ce que vous m’ayez offert quelques verres ! (rires)

H.M. Bonus: Avez-vous déjà été confondu avec le basketteur Gregory Russell Paulus ? Et pratiquez-vous un sport, si oui lequel ?
G.P. HAHAHA ! OUI ! J’ai plusieurs fois été confondu avec lui sur Internet. Mais si vous creusez vraiment profondément à son propos, vous découvrirez qu’il est l’un des sportifs les plus détestés de tous les temps. Apparemment, il s’étouffait et faisait à chaque fois perdre la partie pour l’équipe de Duke ! Il y a juste des tonnes de haine sur ce type, partout sur Internet. C’est à la fois drôle et pathétique. Ces gens auraient besoin de se déconnecter et de trouver un travail (rires), parce que juste manger des chips sur le canapé pour juger un gars qui essaie manifestement de gagner des matchs… Bref, comme je l’ai dit une fois à quelqu’un sur Instagram, “Ce n’est pas moi, je suis le Paulus qui gagne des matchs !”. Ce qui est aussi des conneries, car je suis sûr que je pourrais à peine me rendre sur le terrain de basket-ball. J’aimais beaucoup ce sport, mais ces jours-ci, il s’agit surtout de me sortir du lit !

EP FR262 de Greg PaulusArtist: Greg Paulus
Title: City Movements EP
Format: Vinyl / Digital

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