Artwork cover de l'album How I Learnt To Disengage from The Pack par Harriet Clare (www.harrietclare.com)

Le bucolique nouvel album de Ben McElroy

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Paru le 20 janvier 2022 sur le label The Slow Music Movement, le nouvel album de Ben McElroy souhaite faire corps avec la nature afin d’apaiser les âmes en peine

Basé à Nottingham au Royaume-Uni, Ben McElroy compose une musique exquise : il marie astucieusement folk et ambient en se jouant des abstractions. Après plusieurs sorties pour un certain nombre de labels, l’artiste travaille désormais avec The Slow Music Movement où, en hommage à la nature, il sort l’album How I Learnt To Disengage from The Pack (comment j’ai appris à me désengager de la meute, ndlr), fabuleux voyage musical à travers le temps…

Ben McElroy, son album mue

Enseignant de profession, McElroy a enregistré cet album par bribes, pendant cinq ans… L’enregistrement, à l’hiver et au printemps 2021, a coïncidé avec son départ de Premier Road, la maison où il a adoré vivre entre 2016 et 2021 : “Peut-être, pouvez-vous entendre la fin de cette relation quelque part dans la musique ?”, dit-il, alors qu’il explique le décès de son interface audio Apogee Duet, “vous pouvez entendre la désintégration de ses préamplis à certains points”. Pour ce disque, le musicien s’est entouré de son habituelle collection d’instruments : violon, violoncelle, guitare acoustique, accordéon, orgue, sifflets et voix… dont certains sembleraient aussi souffrir de l’épreuve du temps.

Photo du musicien Ben McElroy
Ben McElroy DR

L’artiste n’hésite d’ailleurs pas à remercier les personnes qui le soutiennent via Bandcamp : “J’apprécie beaucoup votre soutien ici, les archets ont besoin d’être resserrés, les violons ont besoin d’être cordés et les vieux ordinateurs ont besoin d’être remis à neuf”. Ses accordéons sont dans un tel état de détresse qu’ils s’effondrent avant la fin d’une chanson, cependant, chaque élément se glisse parfaitement dans le fond sonore… McElroy, qui a débuté la musique en expérimentant des magnétophones à cassettes à son adolescence, voue un véritable culte au lo-fi. Il sait donc tirer profit de chaque situation pour mener à bien ses projets.

Ben McElroy, un album “mue”

Ce ne sont cependant pas les seules choses que vous entendrez. Ben McElroy se sert des épreuves traversées afin de donner à ce nouvel opus une lumière pour les moments difficiles, de même qu’un message en faveur de l’écologie, particulièrement lorsqu’il pense à l’inaction des personnes au pouvoir, politiques et entreprises, et leurs méthodes de greenwashing : “vérifiez tout ce qu’ils disent. Ils sont fascinés et contrôlés par l’idéologie qu’ils ont créée, qui a pris sa propre vie et les contrôle maintenant… Mais les crises climatiques ne peuvent pas être résolues en utilisant des idées capitalistes… c’est de la folie et nous avons une bande de fous qui dirigent le bateau !”

Pour James Stephen Finn, le gérant du label The Slow music movement, il ne fait aucun doute que cet enregistrement est une musique folklorique d’hiver, “vous pouvez entendre les vents souffler de l’Est, balancer des branches au lieu de faire bruire les feuilles vertes”. L’habituelle joie de vivre estivale cède sa place au stoïcisme hivernal, pourtant les nuages ​​​​s’éclipsent au profit d’un ciel bleu. Un peu comme si les personnes qui se trouvaient dans cet œil du cyclone profitaient soudainement d’une chaleur amicale sur leur peau pâle avant le retour des nuages, les enregistrements de cet album évoquent cette mélancolie du monde. “Les difficultés de la vie ne sont pas passées sous silence, et le climat et l’angoisse de la Covid sont reconnus plutôt que niés, mais la beauté, un toucher doux, une étreinte chaleureuse et des temps plus faciles ne sont jamais loin non plus. C’est la vie !”

Signé Harriet Clare, l’artwork de la pochette est réalisé à partir d’une photo de Benjamin Stone, qui représente un bébé Kern photographié au festival “The Harvest Home” dans le Northumberland, en 1901 ! Ainsi, de l’image à la musique, l’univers de Ben McElroy privilégie les textures…

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