Contezza par Laryssa Kim

Laryssa Kim présente l’album Contezza

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Paru le 16 février 2024 chez City Tracks Editions, l’album Contezza de Laryssa Kim accompagne les introspections et les médiations

Laryssa Kim a conçu cet album comme un rituel, un processus magique : un exorcisme par la beauté pour conjurer le mauvais œil qu’elle soupçonne de lui coller à la peau. Sans endosser le costume de donneuse de leçons, elle invite humblement à l’introspection créative, à l’invention perpétuelle de soi, sans relâche, par le jeu et l’ouverture aux infinis détails de la vie quotidienne, comme le ronronnement du frigo ou l’horloge des toilettes de sa mère à Rome, qui trouvent une nouvelle place dans les mini-univers oniriques de Contezza, à la fois anciens et tournés vers les techniques de composition les plus contemporaines. Une exploration spirituelle de soi que l’artiste envisage à la manière de Jodorowsky : profonde et fondamentalement ludique, loin des certitudes et des dogmes dangereux… Une bien belle découverte !

Contezza

Laryssa Kim
Laryssa Kim © Pauline Colleu

On s’enfonce dans Contezza comme dans un sommeil moelleux. Les ombres s’accrochent au cerveau, les pensées tombent en cascade sur de vastes couches veloutées. Puis viennent les limbes, où le connu se confond avec l’indescriptible. Aucun repère spatio-temporel ne permet de se situer, perdu dans un lent fleuve de fragments de voix fantomatiques, de riffs électroniques stupéfiants imprégnés des sons organiques du monde sensible. Dans les trois premiers titres, Laryssa Kim nous emmène au plus profond de sa Contezza, un mot italien qui signifie “conscience”. Jouant avec les langues comme avec les sons, artefacts invisibles témoins de ses origines italo-congolaises, Laryssa passe de l’hybride au contraste. Si le quatrième titre, L’Attente – Auspicio, plus ouvertement sensuel, distille des paroles françaises douces et vaporeuses, les dissonances des nappes de synthé sont là pour nous rappeler qu’un visage inquiétant, dangereusement familier, peut toujours venir troubler le plus charmant des tableaux.

Laryssa Kim
Laryssa Kim © Pauline Colleu

A la croisée des chemins entre Brian Eno, Enya et Erykah Badu ? Contezza se veut être un voyage intérieur avant tout. C’est aussi le résultat d’une retraite qui, comme pour la majorité des humains en 2020, s’est produite avec la pandémie de Covid-19. Convaincue que cela marquait la fin de sa carrière, Laryssa a mis à profit cette pause forcée pour approfondir sa connaissance des pratiques de méditation et sa curiosité pour l’ésotérisme, l’astrologie, la magie et les oracles chinois. Les deux pieds sur terre, elle s’est laissée aller à jouer avec les signes, et les sens. Instinctivement, lorsque la situation sanitaire s’améliore et qu’elle revient à la musique, c’est de l’Amour qu’elle veut parler dans ce nouvel album. L’amour et ses déceptions, mais aussi ce qu’il peut nous apprendre sur nous-mêmes quand il s’efface comme un rêve, comme des marées de plaisir et d’angoisse, miroirs de nos failles les plus mystérieuses, comme le font les grands maîtres d’une esthétique du clair-obscur, au-delà du bien et du mal, tels David Lynch et Miyazaki…

Laryssa Kim

Compositrice, chanteuse et performeuse italienne (Rome) ; diplômée à l’université en sciences humaines (langues étrangères à l’Universita’ degli Studi di Roma La Sapienza), Laryssa kim a suivi des cours de théâtre, technique de chant, danse orientale et dessin. Emménagée à Amsterdam (Pays-Bas) en 2008, elle a continué ses études de technique vocale (course professionnelle Estill Voice) et a présenté ses chansons pour différents festivals et événements (entre autres: Magneet Festival, Amsterdam Roots Festival…). Laryssa Kim a suivi plusieurs cours de théâtre (Stanislavski et mime), des ateliers de danse et est rentrée en contact avec plusieurs artistes pour explorer les diverses possibilités de communication artistique à partir de la fusion des différents domaines de l’art.

En 2011 donc elle rejoint le collectif de théâtre danse Mono Collective en tant que comédienne, danseuse et musicienne. Basée à Bruxelles (Belgique) depuis 2013 elle a un Master au Conservatoire royal de Mons / Arts2 en composition acousmatique; lauréate de Ça balance électro pour l’année 2015-16, elle continue en parallèle ses projets solistes et des collaborations avec artistes du milieu du théâtre, de la danse et de l’art visuel. Elle fait partie du Collectif Séneçon (collectif bruxellois de compositeurs et interprètes de musiques électroacoustiques et organisation de concerts) et de la FeBeME (Fédération belge de musique électroacoustique).

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