Fondateur du label français Versatile, Gilbert Cohen aka DJ Gilb’R a expérimenté l’intelligence artificielle en musique, et quelques perles ont émergées
Gilb’r a récemment partagé une playlist des tracks qu’il a composé avec des IA musicales, et dont les paroles sont pour la plupart issues de ChatGPT. Selon l’artiste : “Nous entrons dans une nouvelle ère que je trouve personnellement très excitante”. Et au vu des résultat, on a hâte, à la rédaction, d’entendre de nouveaux travaux…
Immersion dans les prompts
Curieux de nature, Gilb’R s’est donc plongé, à son tour, dans un logiciel qui génère de la musique à l’aide de l’IA, voici une partie de ses mots traduits de l’anglais vers le français : “Ce qui a commencé comme une exploration occasionnelle est rapidement devenu une activité addictive, m’éloignant même de mon travail habituel en studio (…) Cette technologie représente une révolution dans la production musicale. Elle peut servir d’assistant puissant, ou même prendre en charge l’ensemble du processus créatif, selon la manière dont on choisit de l’utiliser. L’intégrité de l’approche repose sur l’artiste”.
Le patron de Versatile explique ensuite son processus créatif avec ces nouveaux outils : “Mon objectif était de créer les incitations les plus inhabituelles pour obtenir les résultats les plus inattendus, et j’y suis parvenu dans de nombreux cas. La nature addictive de ce processus découle de l’élément de surprise constant – bien que certains résultats aient été décevants, la plupart étaient impressionnants (et amusants). J’ai été particulièrement frappé par la « musicalité » des morceaux générés. Bien que la qualité audio ne soit pas parfaite (elle rappelle légèrement celle des MP3 de moindre qualité), les idées musicales sont remarquables en termes de techniques de production et d’effets. La qualité des voix générées était également stupéfiante”.
L’excitation de la surprise auditive
Comme beaucoup de musiciens et d’artistes, Gilb’R se prend au jeu des surprises sans cesse renouvelées. La qualités des prompts (les requêtes à l’IA) est importante, mais la personnalisation l’est bien davantage : “Le facteur de surprise était essentiel : je ne savais jamais ce que j’allais recevoir, et je ne recevrais jamais deux fois la même proposition. Cette technologie offre une nouvelle façon de générer du matériel unique pour l’échantillonnage, ce qui ouvre de toutes nouvelles possibilités créatives. Beaucoup des morceaux que j’ai créés sonnent comme des perles rares que l’on pourrait trouver par hasard chez un obscur disquaire. Il y a cependant un écueil potentiel. Après une utilisation prolongée, on peut développer un sentiment exagéré d’être l’auteur de la musique générée par l’IA. Il est intéressant de noter que certains des morceaux générés ressemblent beaucoup à de la musique que j’aurais pu produire moi-même”.
L’IA comme extension de la pensée ? Une sorte de fraicheur que peuvent probablement ressentir les personnes qui se perfectionnent dans les requêtes à l’IA… “Je ressens la même excitation qu’à l’arrivée des échantillonneurs, cet aspect un peu magique, plein de surprises. J’étais en train de terminer une version et je devais la partager parce qu’elle me plaisait tellement. Et c’est ce que je fais ici. Après coup, je sais que c’est la machine qui fait le travail… mais ce qui est fou, c’est qu’elle réagit vraiment en fonction de ce que je propose comme incitation (et j’ai vraiment essayé de tout foutre en l’air, swipe par exemple), si bien qu’au final, on a l’impression que ce sont nos morceaux. J’ai également mené une expérience intéressante : J’ai mis la même invite sur la version d’un ami, et je n’ai pas obtenu le même résultat. Quoi qu’il en soit, voici un premier lot de 18 titres. Lien dans la bio. J’en ajouterai d’autres bientôt… Il est temps de retourner à mon studio… qui n’est plus tout à fait le même que lorsque je l’ai quitté”.
