Avec Folk Funk & Trippy Troubadours Volume 3, Paul Hillery signe une odyssée sonore qui traverse les marges de la musique populaire comme un pèlerin éclairé sur la route des sons oubliés
À travers cette troisième livraison de Folk Funk & Trippy Troubadours, Paul Hillery poursuit son travail de passeur musical avec une précision d’orfèvre. Ce volume marque une nouvelle étape : celle d’un partenariat fort avec BBE Music, maison également des volumes Children of the Sun. Hillery continue de redessiner une cartographie parallèle de la musique occidentale des années 70-80, où le psychédélisme s’épanche dans le folk, le dub, le soft rock et les rêveries synthétiques. Un projet qui, à travers la lente redécouverte de trésors oubliés, raconte aussi autre chose : une contre-histoire des sensibilités musicales ; découvrez Folk Funk & Trippy Troubadours Volume 3…
Entre mysticisme acoustique et groove lo-fi

À l’heure où les algorithmes recyclent les classiques à outrance, Paul Hillery remet les mains dans la poussière des disques privés, des faces B et des trésors auto-produits. Folk Funk & Trippy Troubadours Volume 3 fonctionne comme une invitation à sortir des sentiers battus, avec 22 titres cousus main sur trois vinyles généreux. Le fil conducteur ? Une sensualité tranquille, entre groove brumeux et folk pastoral. Ce n’est pas une simple playlist : c’est une errance orchestrée, la BO d’un road trip intérieur.
Du dub vaporeux à la folktronica artisanale, Hillery ouvre les chakras sans jamais tomber dans le kitsch new-age. On plane avec les harmonies éthérées de Sheila Chandra, on roule fenêtre ouverte sur les highways mentales de Tim Green, et on s’abandonne à l’alchimie vocale de Dave Smith & Judy Dinning. Soapstone nous offre quant à lui une parenthèse douce venue d’Alaska, pendant que Rhythm & Bliss nous renvoient au flower power originel avec une élégance solaire. Chaque titre semble tiré d’un vieux rêve retrouvé.
Une compile qui traverse les frontières… et les époques

Ce qui frappe dans cette collection, c’est son pouvoir d’évocation : chaque morceau semble parler d’un ailleurs, d’un temps suspendu. On pense à On The Road, forcément, mais aussi à Paris, Texas, à Nick Drake, à Arthur Russell. Hillery ne compile pas, il raconte. Il fait dialoguer des morceaux sans liens apparents, mais qui, côte à côte, forment une fresque de la musique marginale, introspective, et parfois même visionnaire.
Folk Funk & Trippy Troubadours Volume 3 est autant un travail de chercheur que de DJ. Paul Hillery, « enlightened heathen » comme on le surnomme, prouve une fois encore que la culture musicale ne s’écrit pas seulement dans les tops ou les anthologies officielles. Elle vit dans les marges, dans les silences, dans les cassettes d’époque et les vinyles auto-pressés. En cela, cette compilation n’est pas qu’un disque à écouter, c’est un artefact : un fragment d’utopie musicale pour les temps présents, un manifeste psychospirituel pour les amateurs de folk cosmique, d’AOR jazzy et de visions analogiques en clair-obscur.