EP Get It Done

Get It Done EP de Fouk : la ligne claire de la house

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Entre élégance organique et nerf électronique, le duo néerlandais livre le EP Get It Done ; belle leçon d’équilibre entre groove, lumière et précision

Fouk, alias Hans Peeman (Junktion) et Daniel Leseman, signe un retour rayonnant sur Freerange Records, avec Get It Done EP. Quatre morceaux house taillés pour les dancefloors matinaux, mais dont le raffinement mélodique dépasse la simple efficacité. Le duo affine ici une signature devenue rare : une house vibrante, sensuelle et sans esbroufe, celle d’artisans du son plus que de showmen…

Le retour à la matière

Photo Fouk
Fouk DR

Le duo a toujours cultivé ce goût de la texture, ces boucles bassline un peu râpeuses, ces Rhodes précis comme des gestes de luthier. Sur Get It Done, tout respire la maîtrise d’un son organique, chaque élément semble poli à la main, mais sans jamais perdre la sueur de la house. Le titre éponyme, en ouverture, déroule une montée de piano euphorique, presque gospel, avant d’être retenue par une ligne de basse ronde, un peu timide.

C’est ce jeu de tension, d’équilibre, qui fait toute la patte de Fouk. Floating sonne comme un clin d’œil à la tradition Philly et à la house new-yorkaise du tournant 2000. Les cordes y dansent sur un shuffle discret, tandis que les kicks appuient sans lourdeur. On pense à Masters at Work, mais avec cette touche plus claire, et plus aérée, qui appartient à la scène néerlandaise ; un art du dosage où le groove respire. C’est le moment le plus solaire du disque, celui qui invite à lever les bras plutôt qu’à lever la tête.

« We’ve always been more interested in feel than in formula. If it moves you, that’s all that matters ». – Fouk, entretien pour Freerange Records Press Sheet, novembre 2025.

Machines qui respirent

Photo Fouk
Fouk DR

Neon Drift (Club Mix), prévu comme single digital, renoue avec la part plus électronique du duo : arpeggios acides, nappes mouvantes, break qui s’étire en suspension, quelque chose d’un peu Detroit, mais passé au filtre de la mélancolie. Le First Light Mix qui clôt le disque en offre une version diaphane : les mêmes éléments, mais rendus liquides, comme dans un rêve post-club où tout devient souvenir. Entre craft et confiance : sur Freerange, label britannique qui a toujours su ménager la juste place entre underground et élégance, Fouk s’inscrit dans la filiation assumée de Jimpster, Shur-i-kan, Tony Lionni.

Le duo ne cherche pas à “réinventer” la house, il l’habite, il la respire. À l’heure où beaucoup produisent à la chaîne, Fouk préfère le temps long, la précision des timbres, le détail invisible. Get It Done rappelle que la house, quand elle s’épure, gagne en profondeur. Un disque qui parle autant au corps qu’à la mémoire, celle d’un genre toujours capable de se réinventer sans renier sa simplicité. Et s’il fallait un mot pour décrire ce nouvel épisode de Fouk, ce serait  « justesse ».

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