“SAUVONS LA FÊTE, AGISSONS !”

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Les premiers à fermer et les derniers à rouvrir… Propriétaires de clubs et de discothèques, DJs, les professionnels du monde de la nuit se mobilisent pour réclamer la reprise de leur secteur dès le mois de juillet 2020

Le monde de la nuit n’est plus à la fête, à l’arrêt total depuis le mois de mars, les clubs, discothèques et autres lieux festifs sont toujours fermés au public, et cela au moins jusqu’au mois de septembre : beaucoup pourraient ne pas reprendre leur activité.

Selon le syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL), 40 % des établissements de nuit ont fermé en 20 ans. Une estimation annonce un minimum de 30% de cessations, soit près de 500 structures (sur 1 600) et près de 5 000 emplois. Certaines entreprises ont déjà officialisé leur fermeture définitive (Dehors Brut, VIP Room…). Les boîtes de nuit emploient 43 000 personnes en France (environ 100 000 si on inclue les employés de sociétés extérieures), et réalisent un chiffre d’affaires estimé à un milliard d’euros.

Face à l’urgence d’une situation intenable, et à une demande pressante des publics et de l’État pour “un été apprenant et culturel”, David Asko (TBM / Techno Body Music) et Christophe Vix-Gras (Rosa Bonheur, Atelier des Jardiniers, Paris Diversité), ont publié une tribune le 26 juin dernier afin de sauver le milieu de la nuit et de la fête au plus vite. Ils demandent un plan de relance pour le secteur de la nuit et de la fête, qui doit rouvrir au plus tard le 11 juillet, date qui marquera la fin de l’état d’urgence sanitaire en France. La tribune est portée par un collectif de professionnels et artistes de la Nuit et de la Fête, et est accompagnée d’une pétition en ligne.

Tribune

Aujourd’hui la vie nocturne reste un des derniers secteurs à être confiné et pour l’essentiel interdit de réouverture. La Fête est un écosystème pluriel, avec des producteurs, des artistes, des organisateurs de spectacles & de soirées, des festivals, des exploitants de lieux, des discothèques, des bars d’ambiance, etc. sans oublier tous les prestataires. Toute la chaîne de création, de production et de diffusion artistique de la Nuit et de la Fête est à l’arrêt.

Les dernières semaines ont montré des débordements dans l’espace public en Europe. Une intervention de plus des forces de l’ordre (comme à l’époque de la diabolisation de la techno) n’arrangera rien.

Face à une demande pressante des publics et de l’Etat pour “un été apprenant et culturel”, nous revendiquons plutôt une approche pragmatique et bienveillante, collective et de réduction des risques, s’appuyant sur un partenariat dynamique avec l’ensemble des professionnels que nous fédérons. La France est une destination majeure dans le Monde grâce à son patrimoine historique, à ses paysages et à ses acteurs culturels et de la restauration.

Des événements de plein air pour sauver le lien social et la Fête

Nous appelons à la création d’un cadre de travail avec l’Etat et collectivités territoriales pour organiser des évènements de plein air dans les territoires, mettre en avant leurs atouts culturels et touristiques dans un environnement sécurisé. Un pôle de coordination national, sous l’autorité des ministères compétents, mettra au cœur de ses actions la nécessité de protéger l’écosystème des acteurs culturels français.

Nous faisons partie des acteurs “d’initiatives d’intérêt privé à dimensionnement d’intérêt général”, qui veillent à la synergie entre les territoires pour faire rayonner la scène française. Il est urgent d’accélérer le retour du lien social indispensable à la vie des Français-e-s désireux de profiter de l’été, dès le 11 juillet.

Les aides de l’Etat ont permis aux entreprises de cette filière de passer un premier cap, un deuxième se dessine grâce aux actions du Comité de Filière, et notamment l’annonce d’un fonds sectoriel de compensation par le gouvernement. Sans cette aide urgente, il sera impossible d’empêcher une inévitable destruction de l’écosystème de la Fête et de la Nuit. Car il est important de rappeler que seule une infime minorité (à peine 10% des acteurs) a pu bénéficier du PGE, les banques étant traditionnellement très frileuses à l’égard des activités nocturnes.

Nos entreprises affrontant déjà des pertes budgétaires colossales et leurs dettes (de loyer notamment) s’étant accumulées depuis le mois de mars, elles se trouvent ainsi doublement fragilisées par le manque de soutien de leur trésorerie, aggravant le risque de faillite y compris pour les plus solides d’entre elles.

D’un point de vue pratique, nous recommandons comme mode opératoire le système de coréalisation. Chaque partenaire s’engage et se rémunère à la hauteur de ses apports. La France a des atouts pour se faire : un maillage culturel dense, des réseaux professionnels, des directions de la Culture, Jeunesse & Santé au niveau local, qui peuvent apporter une méthode vertueuse à la réalisation de tels événements. De plus, la gestion des publics et le risque éventuel de clusters locaux, peuvent être gérés par le choix de billetterie nominative.

Cet été de la “diversité festive” peut aider aussi la professionnalisation de certains acteurs, offrir un soutien aux pratiques amateurs et être le catalyseur d’une French Touch du XXIe siècle.

La réouverture des lieux festifs et un soutien aux exploitants

Le Comité de Filière Nuit des lieux musicaux festifs & de vie auprès du Secrétaire d’Etat au Tourisme propose des mesures adaptées à la plupart des exploitants de lieux festifs. Celles ci offrent la possibilité de la réouverture des établissements au 11 juillet pour les catégories 5 à 2 incluses avec :

  • une jauge réduite de 30%, avec un fonds sectoriel de compensation
  • la sollicitation officielle des bailleurs pour une franchise
  • le principe de crédit d’impôt notamment pour les bailleurs
  • le maintien du dispositif de chômage partiel jusqu’en décembre 2021
  • des aides exceptionnelles pour les ERP de type L et P et N debout (fond de compensation)
  • l’annulation des charges des concessionnaires publics du 15 mars 2020 jusqu’à la fin de l’année
  • l’exonération de 100 % des charges sociales sur les personnels repris en activité partielle
  • la possibilité de convertir les PGE en quasi fonds propres, aux choix du bénéficiaire, si son activité n’est pas en capacité de garantir un remboursement des échéances.

Un soutien aux artistes des esthétiques festives

Les artistes liés à la Fête et la Nuit n’ont pas de vrai statut. Les amateurs sont nombreux et ont leur place. Les employeurs, souvent en associations, collectifs ou micro structures, ont des pratiques variées en fonction de leur convention collective. La situation des artistes liés à notre secteur est catastrophique.

L’ouverture partielle des établissements festifs selon le protocole temporaire et le développement sur tout le territoire de fêtes de plein air peuvent être un moyen de pallier une absence totale de revenus pour les artistes. Nous proposons une mise en valeur de la scène française dans sa diversité esthétique et ses particularismes régionaux.

Un observatoire de la Fête

Nous demandons la création d’un Observatoire de la filière. A ce jour, les acteurs de la filière sont dispersés selon leurs styles mais aussi leurs relations aux autorités, aux médias… Certains font partie de la restauration, d’autres appartiennent au spectacle vivant et d’autres encore sont dans le secteur de la jeunesse. Peu d’études approfondies n’ont pu encore donner à ce jour un périmètre socio économique de la Fête et de la Nuit en France. La situation d’exception actuellement vécu justifie de corriger ce manque. Des datas pour la fiesta !

En conclusion, trois groupes de travail avancent auprès de différents ministères. Nos problématiques justifient pleinement un travail interministériel sur les sujets « fête et vie nocturne ».

Nous demandons une coordination et une coopération immédiate des cabinets ministériels avec l’appui du Comité de Filière pour que les préconisations et mesures puissent être adoptées au plus vite.

Nous attendons de l’Etat un soutien franc, juste et durable pour l’écosystème de la Fête et de la Nuit.

La nuit a besoin de son Plan de relance. La Nuit doit rouvrir au plus tard le 11 juillet.

Signez et partagez la pétition :
https://www.change.org/p/sauvons-la-f%C3%AAte-agissons

Cette tribune est le fruit du travail initié par David Asko (TBM / Techno Body Music, We Are Rave) et Christophe Vix-Gras (Rosa Bonheur + Atelier des Jardiniers, Montrouge).

Contacts :
Christophe Vix-Gras, tel 06 60 55 88 00, mail : christophe@vixgras.com
David Asko, tel 06 77 98 03 38, mail: hdbookingagency@gmail.com
Frantz Steinbach, tel 06 64 90 61 39, mail : frantz@kiosquorama.org

La tribune est co-rédigée par :
Renaud Barillet, Aurélien Dubois, Fabrice Gadeau, Michel Mau, Grégory Pereira, Michel Pilot, Samuel Raymond, Frantz Steinbach, Christophe Moulin.

Les premiers signataires de la tribune sont :
Bob Sinclar, Yellow Prod, Paris
Joachim Garraud, Zemixx Production, Los Angeles
Marcel Benezet, GNI CHRD, Paris
Emily Gonneau, Paris
Jean-François Guyot, Paris
Laurent Queige, Paris
1988 Live Club, Sébastien Betin, Rennes
A-traction Rec / Walking Rec / Wame Agency, Alex Boulet Dijon
Ville de Paris, Frédéric Hocquard, adjoint à la Maire de Paris en charge de la Nuit, Paris
Allo Floride Productions, David Leblanc, paris
Breakfast Club, Iddou thomas, Paris
Citizen Records, Elise Nicolas, Dijon
Cloakroom Invite, Frédéric Breziat, Suresnes
Michel Pilot, conseiller culturel musique électronique, Paris
CSLMF, Aurélien Dubois, Paris
Cultplace / La Fabuleuse Cantine, Simon-Yves Rocher, La Rochelle
Discoquette, Xavier Paufichet, Paris
DKHK, Mame Diara Diop, Bordeaux
Eléments Production, Olivier Denis, La Salvetat Sur Agout
Enlace Records, Joffrey Miroux, Lille
Family Piknik, Ludovic Rambaud, Montpellier
Réseau Map / Amuon / Comité Filière Nuit », Frantz Steinbach, Paris
Fractal Function, Sacha Michelet, Montpellier
Gibus Club, Jean-Bernard Meneboo, Paris
GNI CHRD, Grégory Pereira, assistant de Marcel Benezet pour la Nuit, Paris
Hangar Fl – Entrepôt – We Are Rave, Davy Torres, Bordeaux
L’Autre  After, Valérie Dupont, Toulouse
La Nouvelle Onde, Emily Gonneau, Saint-Maur-des-Fossés
Le Spot Club, Raillot Fabien, Rouen
Les Dentelles Electroniques Festival, Allard Grégory, Caudry
Lieux D’émotions, Michael Fox, Paris
Menergy Paris, Yannick Barbe, Paris
Nathan Zahef, Nathan Zahef, Reims
PZ City Club, Marhely Cyril & Sacha Tcherniack, Montpellier
Rex Club, Fabrice Gadeau & Victorien Jacquemond, Paris
Risk / Le Sirk Festival, Luc Deren, Dijon
SNDLL/GNI, Patrick Malvaës, Gujan Mestras
Stereo Chic, Hervé Wizla, Roubaix
Tapage Nocturne, Loïc Dervissoglou, Lyon
Technopol, Tommy Vaudecrane, Paris
UCPA – Ecole des DJs, Pascal Tassy, Lyon & Futuroscope
Warehouse, Quentin Schneider, Nantes
Laurent Queige, Paris
Dancing Robots, Gourlaouen Remy, Rennes
PYRAMiiD, Frédéric Chapat, Villeurbanne
Christophe Moulin, Fondateur du Festival Nördik Impakt, Lyon
Tilliacum  Festival, Jordan Bliguet, Teillé
Divan du Monde & Cabaret Mme Arthur, Larere Sébastien, Paris
Aktiv / Dream Nation, Deborah Hazotte, Clichy
Red Club, Joshua Ettedgui, Rochecorbon
DSTM Events, Maxime Guillemot, Clermont Ferrand
Paco Tyson Festival, Julien Laffeach, Nantes
Madame Arthur, Sophie Morello, Paris
Oddity Factory, Ziggy Hugot, Bordeaux
System – D, Valentin Fqmb, Lille
Discordant Music, Matthieu Charrier, Romans Sur Isere
Kwartz Club, Ahmed Merhrioui, Nice
Arena Club, Gael, Toulouse
Pandémic Events, Le Bask, Montpellier
Pleiade Production, Lucas Defossé, Montpellier
Le Nouveau Casino, Cédric Ligneul, Paris
Les Bonnes Ondes, Charlotte Lafon, Les Lilas
La Croque Monsieur & Oiseaux de Nuit, David Nerini, Montpellier
Syndrome, Natacha Pagani, Avignon
Ninkasi Musiques, Fabien Hyvernaud, Lyon
Name Festival, ART POINT M, Sabine Duthoit Sabine, Roubaix
A La Folie, Remy Baiget, Paris
Les Dentelles Electroniques Festival, Allard Grégory, Caudry
Aura Burzynski, Paris
Neonovo, Yann Autret, Lanester
Dkhk, Mame Diara Diop, Bordeaux
Discordant Music, Matthieu Charrier, Romans Sur Isère
Dstm Events, Maxime Guillemot, Clermont Ferrand
So Happy In Paris, Michael Canitrot, Paris
Le Petit Salon, Benjamin Roche, Lyon
Electrobooking, Benoit Dedek, Leipzig
David Boschet, Nantes
Ninkasi Musiques, Fabien Hybernaud, Lyon
Faust, Stéphane Glaudin, Paris
Lumberjack, Paris
La Fraîcheur, Barcelone
Karnage Records, Céline Le Ven, Toulouse
Kosen Prod, Deprez Etienne, Toulouse
Danny Wild, Paris
La Distillerie Musicale, Mathieu Belchit, Biarritz
L’Officine et Gaia Concept, Fabrice Rackam, Paris
Feather Magazine, Nicolas Jolfre, Bordeaux
Nbm Records, Ian Budynek, Toulouse
Le Dépôt, Paris
SNEG & co Remi Calmon, Olivier Robert

Liste en cours…

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