Visuel de la pochette de l'album Codex, de Xia Lang

Xia Lang est de retour de la stratosphère, il y a composé l’album Codex

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Vous souhaitiez vous offrir un moment en suspension ? Sorti chez Youngbloods, Codex est certainement l’album approprié

Lorsque l’on souhaite en savoir davantage sur Xia Lang, on découvre qu’il souhaite abandonner les conventions au profit d’expérimentations audacieuses… Basé à Pékin, le jeune musicien, 21 ans, livre un album en guise d’argument. Les sonorités de Codex s’opposent aux normes rigides exigées par son travail quotidien de producteur de musique pour des médias commerciaux. Cependant à l’écoute, subsiste une lointaine familiarité et, dans les détails, il devient clair que son travail ne s’oppose pas aux structures du quotidien. En revanche, Xia Lang les repositionne dans l’espace et dans le temps, on ne parle alors plus de commandes, mais d’inventions. On aime la sérénité d’Angles, les cordes de Ludes, l’exotisme de The Corridor, les collages de That, There, les matières de Steps, l’acide orchestral de Reddish et le piano bar dans les nuages de Codes…C’est simple, depuis sa parution, le 11 novembre 2020 chez Youngbloods, l’album tourne en boucle à la rédaction…

Du son à l’image

Le jour, Xia lang travaille à l’obtention de son diplôme universitaire, tout en excellant dans un travail de notation de publicités, pour la télévision et les jeux vidéo. Il aimerait composer pour des films – comme Ryuichi Sakamoto – afin de tracer une voie stylistique plus distincte, où le son rencontre l’image. Pour le moment, il aime dire qu’il est un compositeur incontournable dans son domaine, c’est-à-dire un orchestre composé d’un seul homme jouant les mêmes tubes, encore et encore.

Faire de la musique n’a d’ailleurs pas toujours été une priorité. Hormis quelques expériences dans des groupes au lycée, et avec des amis, la collaboration n’a jamais été envisagée comme une véritable évasion, ni comme une attente particulière, les compromis attendront… Ses propres rêveries créatives allaient et venaient sans hiérarchie, ni but précis. Avec le temps, tout cela s’est immiscé dans le paysage.

Je trouve la beauté dans les petits accidents… il est vraiment difficile de leur donner un sens. Je veux créer – des accords avec des couleurs, de la beauté et des accidents.

Une rencontre décisive

C’est au tout début de l’université, affirme-t-il, qu’il visualise finalement sa voie à suivre, notamment après sa rencontre avec Yuyu Feng (alias Fishdoll). Ce dernier rentrait de New York, et avait récemment sorti sa musique avec le label Paxico Records. Yuyu décèle une qualité particulière dans les instincts de Xia Lang, s’en suivent des idées, des brouillons de chansons et des messages d’encouragement par courrier électronique.

Le résultat final est sa première collection multidimensionnelle, Codex, un album court, une trentaine de minutes, qui flotte à travers les inflexions cataclysmiques de l’IDM, les colorations baroques en apesanteur et les sensibilités de samba. Les splendides arrangements de cordes rappellent le travail de Xia dans la composition pour l’image, associant de riches sentiments néoclassiques à un échantillon de délices électroniques et de frappes de piano blue jazz. Dans on film imaginaire, la musique de Xia Lang pourrait être une intersection entre les ambiances de Satie, Autechre et Bill Evans…

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