Paru le 16 octobre 2020 chez 130701 / FatCat Records, et signée par Shida Shahabi, le EP Lake On Fire est la BO du film éponyme de Jennifer Rainsford
Lake on fire est un court-métrage de science-fiction de Jennifer Rainsford, dont les premières projections se sont déroulées à la mi-octobre 2020. Le film raconte, dans avenir lointain, la façon dont deux anciens amants se retrouvent dans une forêt virtuelle créée par une intelligence artificielle. Les fleurs parlent, la forêt change de couleur tout en combattant des guerres virtuelles. L’ancien couple se rend compte qu’il ne peut pas changer le passé. La partition musicale de ce film est réalisée par la pianiste compositrice Shida Shahabi, à qui l’on doit également l’EP Shifts (2019), et Homes son premier album sorti en 2018. Cette nouvelle sortie vient élargir le spectre de son répertoire. La musicienne, qui s’éloigne légèrement de son piano, explore l’orgue et la synthèse analogique, et livre une œuvre ambient dont on raffole.
Textures atmosphériques
Malgré la brièveté de la pièce (un peu moins de 15 minutes), Lake On Fire s’impose comme un joyau atmosphérique, écrit et enregistré à Stockholm au printemps 2020, dans le studio de la compositrice. Pour la réalisatrice, son film est « un court-métrage de science-fiction subtil sur le regret, et à l’intelligence artificielle qui ne s’intéresse qu’aux humains pour leur donner des conseils d’amour ». Ce court-métrage, où « les fleurs parlent, et la forêt est animée par des couleurs subtilement, mais continuellement changeantes », est sublimé par la musique profondément immersive de Shida, la composition reflète parfaitement le lent déroulement ainsi que son sentiment de dislocation, et de malaise, notamment par la décroissance de chaque son et les formes suspendues entre les notes.
J’adore la pratique artistique de Jennifer, et sa façon de travailler avec des images en mouvement
À propos de son processus de création, Shida dit « nous avons commencé à parler de différents types de musique pour orgue, nous avons également parlé de fugues au début du processus … J’étais enthousiasmé à l’idée d’établir une relation avec un nouvel instrument, et de trouver des qualités dans l’orgue qui me plaisent sur le plan sonore. Dans certains des thèmes, quand j’ai senti qu’un autre ton et une autre qualité étaient nécessaires, j’ai arrangé les enregistrements d’orgue avec des synthétiseurs analogiques. J’adore la pratique artistique de Jennifer, et sa façon de travailler avec des images en mouvement, et ce fut un pur plaisir de travailler avec elle depuis qu’elle m’a donné la confiance et l’espace nécessaires pour expérimenter par moi-même. »
Shida Shahabi / Lake Of Fire / 130701 FatCat records