Le label Good Vibrations Music, piloté par Sean McCabe depuis Bristol, présente un troisième volume vinyle qui fait battre le cœur du dancefloor. De la voix des enfants du Matsiko World Orphan Choir aux harmonies broken beat de Last Nubian et Goldbar, Good Vibrations Vol. 3 est une cartographie sonore des liens entre musique, espoir et résonance collective
Une soul qui élève autant qu’elle ancre ? Il y a dans ce nouveau chapitre du label un parfum de continuité et de transcendance. L’ouverture, Rise, porte haut la voix des jeunes choristes libériens du Matsiko World Orphan Choir, transformant une œuvre caritative en manifeste house vibrant. Sur la version étendue signée Black Sonix et Sean McCabe, la ligne rythmique soulève l’âme, tandis que les chœurs semblent murmurer à chaque mesure : la musique peut réparer ce que la vie a brisé. Soutenu par Daniel Steinberg, Red Rack’em et The Shapeshifters, ce titre donne le ton : l’émotion d’abord, le groove ensuite…
Des amours suspendues au bord du club
Vient ensuite Baby Don’t Make Me Wait, la rencontre élégante entre David Bailey et la chanteuse MissFly, revisitée par McCabe dans une relecture feutrée, presque orchestrale. Piano somptueux, cordes subtiles, voix soul aérienne : le morceau s’étire comme un slow brûlant sur un dancefloor crépusculaire. Soutenu par Dave Lee et Natasha Diggs, ce titre rappelle que la house, lorsqu’elle s’accorde au cœur, retrouve son pouvoir d’union. Nuit chaude, voix de velours… Le virage s’annonce plus club avec Got It Bad, dialogue entre Ellis Aaron et Sean McCabe. La basse roule avec tendresse, les Rhodes caressent la nuit : tout respire la confidence et le mouvement. Aaron, crooner discret de la scène UK, y déploie un chant sensuel qui s’enracine dans la lignée de la deep-soul la plus authentique. Soutenu par Ash Lauryn, Ralf GUM et Mr V, le morceau s’impose comme une déclaration d’amour à la house vocale des origines.
« Ce label, c’est une famille : chaque morceau raconte une histoire que la piste de danse prolonge » – Sean McCabe
La communion des générations
Le dernier titre, Dance Together, éclaire la modernité du catalogue. Last Nubian, épaulé par Goldbar et la voix magnétique de Josh Leon Wray, trace un pont entre broken beat, deep et R&B contemporain. Rhodes liquides, cordes soyeuses, groove en suspension : le morceau respire Londres, la fraternité, la sueur du live. Une fusion organique qui évoque aussi bien le bouillonnement de Touching Bass que les explorations d’Eglo Records. Une vibration, une vision : troisième volume, troisième manifeste, Good Vibrations Vol. 3 ne se contente pas de prolonger une esthétique ; il consolide un écosystème de musiciens, de voix et de producteurs unis par la même foi dans la musique comme lien social. Derrière le mix parfait se glisse une idée plus rare : celle d’une house profondément humaine, traversée de gratitude et de ferveur.
