WTHRFestival – Jour 1

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Lorsqu’on arrive aux abords du festival Weather nous ne sommes pas seulement acceuillis par des sourires de politesse. En guise de bienvenue c’est plutôt l’excitation qui domine, un enthousiasme aussi radieux qu’un soleil caressant les festivaliers

Lorsqu’on arrive aux abords du festival Weather nous ne sommes pas seulement acceuillis par des sourires de politesse. En guise de bienvenue c’est plutôt l’excitation qui domine, un enthousiasme aussi radieux qu’un soleil caressant les festivaliers. De la longue file d’attente à l’intérieur du site l’ambiance pétille comme si dans quelques minutes chacun allaient assister au mariage d’un proche, voir se marier… Pourquoi courir à “Las Végas” pour cela puisqu’un métro nous y dépose. Hier soir, la magie était à Vincennes, la mariage a bien eu lieu et ce n’était que le premier jour d’un weekend de festivités.

 

Dorian Concept Trio ouvre le bal, certains prennent l’apéritif quand d’autres dînent. Au fil des morceaux qui s’enchaînent l’immense pelouse voit pousser des têtes et des corps, chacun savoure un début de soirée bercé de vagues électroniques raffinées. Les conversations sont un mélange d’émotions vécues l’an dernier et des line up à ne pas rater jusqu’à dimanche, ouf : personnes ne parle boulot ! Ceux qui étaient assis, ou couchés, ne le reste pas longtemps, Omar Souleyman est désormais sur scène. Si la nuit gagne du terrain sur le soleil, la fièvre ne retombe pas, les bras sont en l’air et les corps ondulent.

 

Le deuxième concert est à peine terminé que le public gagne la scène hiver façon tsunami, histoire d’avoir une bonne place à ce fameux mariage… À quelques secondes de livrer une relecture de son répertoire au public français et bien plus circonspect que derrière ses platines, Derrick May à l’attitude du jeune marié et il y a de quoi. Après la voie initiée par Jeff Mills il y a une dizaine d’années (concert du 2 juillet 2005 au Pont du Gard), l’un des représentants légitimes des origines de la musique techno se retrouve juché au milieu de l’orchestre symphonique Lamoureux, également accompagné par Dzijan Emin et Francesco Tristano.

 

Il faut se faire une place au sein d’une foule compacte et super excitée pour éviter d’avoir quelqu’un de plus grand devant soi. Il faut oublier les petites voix criardes, voire hystériques, qui tentent d’encourager les artistes et surtout oublier les flopées d’écrans sautillants qui viennent se placer dans notre champ de vision. Tous savent pourtant que le concert est filmé (plutôt bien même) par les équipes d’Arte, et que l’image sera bien meilleure lorsqu’ils voudront revoir le concert. Mais rien n’y fait, chacun y va de son petit film, de sa photo à 30 mètres, de son Instagram et de son Snapchat… Chacun souhaite en fait partager avec le reste du monde l’émotion qu’il vit comme témoin privilégié de ce putain de concert de dingue !

 

Les pixels des écrans de téléphones se mêlent aux lumières de la scène, et on se laisse envahir par les sensations, l’union musicale est célébrée en une finesse aussi extrême que le trac, voire l’humilité, de celui que l’on nomme “The Innovator”. Les musiciens livrent une oeuvre superbe et singulière, enfin Derrick May dévoile une facette bien trop longtemps dissimulée. S’il est déjà subtil dans ses productions ces très beaux moments confirment qu’il a encore des choses à nous dire. Le final est juste dingue, moment ultime où l’on se fout bien de tous ces écrans et des cris, puisqu’avec un sourire aussi large que la scène on se laisse aller à capter quelques images…


Le projet fera sûrement l’objet d’une tournée, un voyage de noces en quelque sorte. Pour prolonger la flamme, un faire part de naissance annonçant un nouvel enregistrement viendrait nous combler de joie, le bonheur serait au moins aussi intense que le sien à la sortie de scène. Un cadeau parfait pour les bientôt trente ans de “Strings Of Life” ?

Si l’image de votre téléphone est vraiment pourrie revivez le concert par ici…

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