MEDLAR nous propose un nouveau voyage, AERIAL EP

Medlar signe un nouvel opus chez Wolf Music Recordings. Mini album, long EP ?Aerial nous fait voyager loin, et c’est bien là l’essentiel

Medlar s’est rapidement imposé comme un personnage clé de la scène londonienne : mélomane invétéré, doté d’un vrai sens de la narration, il développe une perspective unique, mariant les sons et les scènes d’hier et d’aujourd’hui. Avant de les associer à des œuvres contemporaines, le DJ s’amourache facilement de bizarreries proto-house ou de folies post-rave… Ses compositions sont souvent détachées du temps, et parfois même du tempo. Ses productions explorent le côté deep de la musique, mais aussi les racines de Detroit, l’acid de Chicago ou encore le vaste territoire du downtempo. Accueilli par le label Wolf Music Recordings depuis ses débuts, son dernier album ne fait pas exception : sept nouveaux morceaux illustrent parfaitement l’étendue de son spectre musical, voici les extraits…

Medlar – Aerial EP

Si dans les années 70-80, un album se compose souvent de 8 titres (4 par face d’un LP), les formats ont depuis évolué, notamment avec l’arrivée du numérique. Plus il y a de la place et plus on est tenté de remplir l’espace ce qui, parfois, laisse moins de perspective à la conception d’une œuvre cohérente… Selon les codes actuels, le format du nouvel opus de Medlar est un mini album de sept titres, mais contrairement à d’autres, ce qui est intéressant avec lui c’est que l’on sait à l’avance que le contenu d’une nouvelle production est généralement différente de la précédente !

Le premier morceau, Aerial, évoque l’emprunte cosmique et lancinante de Wally Badarou : des lignes de basse bien juteuses, des synthés pétillant et un délai spatio-temporel soyeux. Le rythme de l’album s’accélère avec Iguanadon : des échos chamaniques tourbillonnent autour de nous comme dans votre crâne, des gouttes acides traversent les murs alors que de l’autre côté de la paroi, slap bass, bongos et stabs de synthé illustrent les instants festifs et insouciants que vivent parfois nos voisins, lorsque nous travaillons, bienvenue dans Elephant Bingo !

On change de face ? ELV c’est le café funk du matin, celui qui met la banane, le parfait intermédiaire entre nos rêves et la réalité. CR78-108, un dub jungle mid tempo, se pose en arrière-plan de nos déplacements, on traverse la ville… Après une bonne journée de boulot, Phoenix Lights s’impose comme le morceau de l’happy hour ! Le dernier titre, Sin Prisa, est sans aucun doute le chemin qui nous a ramené à nos rêves, une lenteur onirique, acidulée, propice aux retrouvailles avec Aerial…. On écoute cet album en boucle, qui peut bien savoir ce qu’il y avait dans ce verre de bienvenue que Medlar nous a offert au début ?

Mais, c’est qui ce Medlar ?

En journée, vous trouverez Medlar en train de découper des laques dans sa tenue d’ingénieur mastering chez Peckham Cuts Dubplate Shop, ou de tailler le bout de gras avec d’autres mélomanes chez Rye Wax Records… Cela fait maintenant une décennie que cet artiste britannique a lancé sa première sortie avant d’entamer sa relation suivie avec Wolf Music Recordings, en 2012. Son morceau Tererell, un titre house chaleureux aux accords new-yorkais et aux voix émouvantes rencontre son public, dès lors, il devient un producteur éclectique, unique, qui a notamment produit de la house luxuriante et rugueuse avec l’illustre Dan Shake.

House, jungle, garage, downtempo… Titres bangers aux heures de pointe, sons plus réfléchis et intimes pour des moments moins festifs, tous ces travaux sont imprégnés de cet ADN musical né lorsqu’il a commencé à jouer dans divers groupes au début des années 2000. Bien installé dans le genre des musiques électroniques, Medlar fait son petit bonhomme de chemin, en Europe, mais aussi aux États-Unis, en Inde, au Japon, en Australie et même à l’île de la Réunion. Medlar se diversifie encore lorsqu’il entre dans le monde de la production d’artistes, en travaillant notamment sur une nouvelle collaboration, avec Dele Sosimi « Je change beaucoup d’avis », dit-il, on comprend mieux pourquoi ses travaux restent difficiles à prévoir, et c’est pour notre plus grand plaisir !