Troisième album pour le Hongrois Kovacs The Hun, qui brouille les frontières entre les genres avec une audace sensorielle rare. Drowning est une plongée dense et flottante dans un univers sonore aussi cérébral qu’organique
Avec Drowning, Kovacs The Hun — alias Nándor Kürtössy — poursuit une trajectoire singulière, tissée d’influences jazz, de structures hip-hop déconstruites et d’explorations électroniques avant-gardistes. À travers des morceaux comme The Tide Rider ou Dolphins On Acid, il développe un langage musical personnel, fait de textures mouvantes, de pulsations imprévisibles et de collaborations inspirées. L’album, pensé comme un voyage sensoriel plus que comme une suite de morceaux classiques, confirme l’orientation radicale et libre du producteur basé à Budapest. Drowning n’est pas simplement un disque : c’est une immersion, une expérience quasi cinématographique, qui impose Kovacs comme une figure à suivre dans l’univers des musiques hybrides et expérimentales ; découvrez l’hallucinant Drowning…
Drowning, une œuvre à contre-courant

Kovacs The Hun poursuit son échappée libre entre les genres, offrant une œuvre à la fois dense, audacieuse et émotionnellement captivante. Basé à Budapest, ce musicien hongrois déjà salué pour Mirror World et Self Isolation affine ici son approche singulière : un dialogue continu entre jazz abstrait, hip-hop déconstruit, textures électroniques et atmosphères cinématographiques. Dès les premières mesures, Drowning immerge l’auditeur dans un univers en perpétuelle mutation. On y croise des battements de footwork, des nappes électroniques enveloppantes, des ruptures rythmiques inattendues et des bribes de mélodies suspendues. Chaque morceau agit comme un chapitre autonome dans une fresque sonore mouvante, où la narration passe par la texture et l’expérimentation plus que par la mélodie traditionnelle.
Les collaborations avec le guitariste Márton Sütő et l’artiste yibai enrichissent cette exploration : loin de simples feats, leurs interventions s’intègrent dans une architecture sonore pensée comme un tout. Sur des titres comme The Tide Rider, Dolphins On Acid ou Pleasure Paradox, Kovacs sculpte le son à coup de boucles hypnotiques, de montées abstraites et de descentes vers des abysses émotionnels. Mais Drowning n’est pas qu’un exercice d’expérimentation savante. C’est un disque profondément humain, habité par une tension constante entre introspection et expansion. Une musique qui regarde vers l’avant tout en puisant dans des racines solides : le jazz, dans son approche libre et mouvante ; le hip-hop, dans son goût du sampling et du groove fracturé.
Jazz mutant, hip-hop déconstruit, textures flottantes
Kovacs The Hun s’impose définitivement comme l’une des figures les plus intrigantes de la scène expérimentale européenne. Cet album est une expérience immersive, une invitation à se perdre pour mieux se retrouver au cœur d’un territoire sonore inexploré. À l’heure où les scènes jazz, électronique et hip-hop n’ont jamais été aussi poreuses, Drowning s’inscrit dans un mouvement plus large d’artistes qui refusent les étiquettes. On pense à Flying Lotus, à Teebs ou au collectif International Anthem, mais Kovacs The Hun garde une patte européenne, plus nocturne, presque hantée. Il y a fort à parier que ce disque, s’il reste confidentiel, trouvera écho chez les amateurs de formes libres et de voyages intérieurs ; prochaine étape attendue : une version live, immersive et visuelle ?